L'affiche du film "Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant" de Peter Greenaway. [Allarts/Elsevier-Vendex Film Beheer]

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Œuvrant dans un restaurant luxueux, un Cuisinier apprête avec génie des mets sublimes et raffinés que bâfre aussitôt celui que lʹon appellera le voleur.
Ce Voleur, cʹest Albert.
Un être violent. bestial et vulgaire.
Un truand, propriétaire des lieux, qui vient manger tous les soir dans son restaurant avec ses sbires.
A ses côtés, il y a son épouse Georgina.
Une jolie femme résignée qui subit également les maltraitances et les grossièretés de son mari.
Un jour, la femme noue une liaison avec un voisin de table, un délicieux et tout doux bibliothécaire.
Lʹantithèse du mari.
le Cuisinier "couvre" sans hésitation la Femme du Voleur, lorsque celle-ci se réfugie dans les toilettes pour aimer à la sauvette le bibliothécaire.
Mais le mari truand a bientôt vent de cet adultère.
Il se venge en torturant lʹamant en lui faisant manger ses livres.
Mais si la vengeance du voleur est atroce, sa punition lʹest aussi, donnée par la femme et le cuisinier qui cuisineront lʹamant et le donneront à manger au voleur.

Greenaway veut voir jusquʹoù on peut repousser les limites de ce quʹon peut regarder sur lʹécran.
Pour cela, il utilise la métaphore de la bonne chair…chair qui peut être faible ou matière périssable, mais dʹabord consommable.
Le tout se corse au dessert.
La pièce-montée de cette allégorie culinaire nʹest autre que lʹamant farci de nourriture intellectuelle, trucidé, praliné, enrobée des pieds à la tête dʹune gelée délicate, mais la surprise du chef ce nʹest pas lui, car le dindon de la farce est le voleur.
Le cannibalisme, nous dit Greenaway, est sans doute la plus grande obscénité quʹun être humain puisse pratiquer sur son semblable : une proposition sauvage, le plus souvent traitée avec une incrédulité amusée, pour masquer son désarroi quʹelle suscite
Dans le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, notre réalisateur nous offre un drame en forme de fable dont la dramatique est à chercher du côté de Shakespeare.
A la manière dʹune pièce de théâtre, le scénario est structuré sous la forme dʹune construction en dix actes : dix soirs, dix repas, dix menus.
Nous assistons à 10 repas pendant lesquels les rapports se dégradent entre les quatre personnages, le cuisinier dans son restaurant, et le trio adultère classique qui vient y prendre ses repas.
Ces relations montent en obscénité et en cruauté tout au long du film.
Le résultat est une espèce de vaudeville philosophique
Peter Greenaway met les petits plats dans les grands avec son génie du décorum, des espaces en trompe-lʹœil, son esthétisme baroque dont il maquille son sujet favori : lʹindividu prisonnier de son existence où tout nʹest que dégustation, déglutition, et putréfaction.


POUR LE NET

Pour Peter Greenaway, "le cinema est mort". Celà ne lʹempêche pourtant pas dʹavoir plusieurs projets en chantier, allant d'un film au Mexique sur Eisenstein à un remake de Mort à Venise.
Cineuropa a rencontré le plus européen des cinéastes britanniques à l'occasion de sa masterclass donnée dans le cadre du 10e Brussels Film Festival .



Une auto-interview de Jean-Paul Gaultier du 11 février 1989.


Suite de l'entretien entre Thierry ARDISSON et l'acteur Richard BOHRINGER à l'occasion de la sortie du film "Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant" de Peter GREENAWAY. Ils évoquent son parcours, ses livres, les journalistes, Patrick SABATIER et terminent l'entretien avec une interview Up & down.

http://cursus.edu/institutions-formations-ressources/formation/20398/lecon-film-4-couleurs/#.VxOHiChpZOx
peter Greenaway sur les couleurs

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