Rougir est une réaction émotionnelle à une situation gênante. Et plus on est jeune et timide, plus on a tendance à rougir. A l'adolescence, par exemple, être accepté par un groupe est très important. Et même si on veut être accepté à tout prix, parfois notre cerveau nous trahit et nous fait perdre le contrôle de nos émotions. Rougir devient alors une réaction «de secours».
C'est notre système nerveux qui commande nos émotions, nos actions et donc qui déclenche notre façon de rougir. Plus exactement, c'est le système nerveux «autonome» qui provoque le rougissement. Le même qui dit à notre sang de circuler ou à notre cœur de battre. Le problème: on ne peut pas demander à ce système nerveux «autonome» de s'arrêter. Donc, il est très difficile de contrôler le rougissement.
Nous avons dans notre corps un système nerveux sympathique. Et un système nerveux para-sympathique. Les deux sont composés de fibres nerveuses qui proviennent de la moelle épinière. Elles envoient de petites impulsions pour commander certains muscles, les vaisseaux sanguins et les viscères comme le foie, l'estomac ou les intestins par exemple.
Le système nerveux sympathique prépare notre corps à l'activité physique et même intellectuelle. Il accélère par exemple le rythme de notre cœur si nous en avons besoin. Le système nerveux para-sympathique ralentit, lui, les fonctions de l'organisme pour garder l'énergie.
Quand on rougit, c'est le système sympathique qui lance une alerte si puissante que le système nerveux para-sympathique ne parvient pas à la contrôler. Si on a dit une grosse bêtise ou si on avoue à quelqu'un qu'on l'aime, c'est lui qui ordonne aux vaisseaux de notre visage de se dilater et du coup on rougit!
Texte co-rédigé avec Marc Mehu, Docteur, PRN Sciences Affectives, UNIGE