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Le DSM-5, la nouvelle bible du diagnostic en psychiatrie

Le DSM-5, la nouvelle bible du diagnostic en psychiatrie [Fotolia - © vladgrin]
Le DSM-5, la nouvelle bible du diagnostic en psychiatrie - [Fotolia - © vladgrin]
Publié par l'Association Américaine de Psychiatrie, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (acronyme anglais DSM) est, avec la Classification Internationale des Maladies (CIM) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la norme de classification des troubles psychiatriques la plus souvent utilisée par les professionnels de la santé mentale. En plus de fournir une description détaillée des critères nécessaires au diagnostic des maladies, le DSM est un outil important pour la collecte et la communication des statistiques précises de la santé publique sur les troubles psychiatriques. La dernière édition du DSM, communément intitulée DSM-5, a été publiée en mai 2013.

Qu'est-ce que le DSM et comment est-il utilisé?

Le DSM contient des descriptions, des symptômes et d'autres critères pour le diagnostic des troubles mentaux. Cette classification fournit un langage commun pour les professionnels qui traitent les patients souffrant de pathologies psychiatriques. En définissant clairement les critères d'un trouble mental, le DSM permet de s'assurer que le diagnostic est à la fois précis et cohérent. Par exemple, qu'un diagnostic de schizophrénie est reproductible d'un clinicien à l'autre et qu'il signifie la même chose, que le patient réside aux États-Unis ou ailleurs dans le monde.

Le DSM joue aussi un rôle important dans la recherche sur les troubles psychiatriques. Ainsi, les chercheurs peuvent comparer différents traitements pour des patients à pathologie similaire, évaluer les facteurs de risque et les causes des troubles et déterminer leur taux d'incidence et de prévalence. Il est à noter qu'aucune information sur le traitement n'est incluse dans le DSM.

Pourquoi le DSM est-il en cours de révision?

Le DSM a été revu et révisé périodiquement depuis sa première publication en 1952. Particulièrement au cours des deux dernières décennies, le nombre d'informations en psychiatrie, neurologie, génétique ou dans les sciences du comportement a élargi considérablement la compréhension des maladies mentales. Les recherches sur la prévalence des troubles mentaux, sur le fonctionnement du cerveau, sur la physiologie du cerveau, et sur l'influence des gènes et de l'environnement sur la santé d'une personne et son comportement ont considérablement augmenté. Par ailleurs l'introduction de technologies scientifiques, comme les techniques d'imagerie cérébrale, ont fourni de nouveaux outils pour mieux comprendre les maladies mentales.

Lors de la révision du DSM, des groupes de travail (composés d'experts mondiaux dans différents domaines) se sont penchés sur les points forts et les points faibles de l'édition précédente (DSM-IV-tr). Ils ont analysé les éléments qui fonctionnent bien et ceux qui ne répondent pas aux besoins des cliniciens pour trouver la meilleure façon de les corriger.

Pourquoi le DSM-5 est-il critiqué?

Le DSM fait de longue date l'objet de critiques d'une partie de la communauté scientifique. Avant même sa publication, la dernière édition a fait l'objet de controverses particulièrement vives. L'introduction de plusieurs nouveaux syndromes a suscité des débats en raison de leur imprécision et du risque de considérer comme pathologiques des situations qui ne le sont pas, et d'élargir à outrance le champ de la psychiatrie et des maladies mentales. Par exemple le trouble d'opposition avec provocation ou le syndrome d'apathie qui pourraient conduire à considérer comme souffrant d'une maladie psychiatrique des personnes ayant juste des comportements sortant un peu de la norme.

De plus, on suspecte que de nombreux experts ayant participé à l'élaboration du manuel soient liés au lobby pharmaceutique.

>> Sur ce sujet, lire : Le nouveau guide de la psychiatrie américaine agite la profession

RTS Découverte, avec la collaboration du Dr Laurent Michaud, responsable de l'Unité urgences et crise du Service de psychiatrie de liaison du CHUV

Source: Wikipédia, dsm5.org, infirmiers.com

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