Nous sommes en Valais, en Suisse, le 26 novembre 1975. Le petit Alexandre est si handicapé sur le plan physique que sa famille a cru au début de son enfance qu’une partie des les lésions étaient aussi mentales.
Infirme moteur cérébral, Alexandre passera dix-huit ans en institution, une période centrale de sa vie dont il garde une fidélité poignante avec ses camarades d’infortune. C’est là qu’il apprendra à marcher à l’âge de huit ans. Sa volonté de fer est déjà omniprésente, malgré la douleur des séparations après les week-ends en famille, le sentiment de devoir toujours en faire plus pour être aimé et accepté… Le combat permanent, déjà.
Un jour, à l’âge de dix-huit ans, Alexandre tombe sur un livre de Platon dans une librairie. C’est une révélation, celle d’une autre vie, de la force de la pensée, c’est aussi, comme il l’a dit, le moyen de "sauver sa peau". Devenu un Universitaire de haut vol – après avoir étudié le grec ancien au Trinity College de Dublin, il obtient sa Licence en lettres à Fribourg en 2004 avec un mémoire sur la Thérapie de l’âme dans la Consolation de la Philosophie de Boèce – Alexandre publie son premier livre en 1999. Eloge de la faiblesse est un dialogue étonnant et plein de liberté entre Socrate et … Alexandre. Le jeune philosophe imagine y rencontrer son vieux maître, lui parler de son parcours pour interroger ensuite la notion de normalité. Suivront Le métier d’homme en 2002, La construction de soi en 2006, et Le Philosophe nu en 2010. Cet automne 2012 est sorti, le Petit traité de l’abandon, édité par Seuil, il se présente en deux versions. Il y a le livre, bien sûr, mais aussi le CD. Un double ancrage qui tient moins à une volonté de diffusion supplémentaire qu’à une réalité corporelle. "Pour moi, l’écriture devient de plus en plus difficile. Certains jours, le clavier s’apparente à un instrument de torture." Tel Socrate, Alexandre aime avant tout le dialogue, la voix. "L’oralité permet d’épouse le cours de la vie." Elle encourage à simplifier, à épurer. A regarder les autres, et la vie, en face aussi et toujours.
Alexandre a rencontré son épouse Corinne lors de ses études à Dublin. Valaisanne comme lui, ils sont mariés, vivent à Lausanne et ont trois enfants: Victorine, Augustin et Céleste. E la nave va.
site web d'Alexandre Jollien
Après la rencontre
Je garde du Maroc un précieux souvenir et Pozzo di Borgo a été vraiment une lumière sur mon chemin
Pour affronter le quotidien et rester léger au jour le jour, il est besoin de rencontrer des maîtres de vie qui nous enracinent dans le progrès, redonnent un élan à notre volonté et surtout nous rapprochent de la joie.
Philippe Pozzo di Borgo est assurément un expert en la matière. Il a gardé du management la rigueur, mais il y a apporté un supplément d'âme.
Le rencontrer c'est à coup sûr apprendre à faire le partage entre l'essentiel et l'inessentiel et savoir avancer peu à peu dans la vie. Mais, plus que tout, Philippe Pozzo di Borgo m'a touché avec son coeur large comme l'océan, capable d'intégrer tout ce qui se présente sans aigreur.
Philippe Pozzo di Borgo m'a aussi révélé le besoin de soutien. Son aventure avec Abdel, puis aujourd'hui Karim, leur complicité est tout bonnement géniale. Cela revisite la vision que j'avais de l'entraide.
Leur manière de s'épauler est dynamique, généreuse et loin de tout paternalisme.
Alexandre Jollien