La longue marche du bio n'a pas été qu'une promenade de santé. Des prix à la vente élevés, des résidus de pesticides liés aux sols pollués, la naissance du Bio a été difficile. Aujourd'hui, le label est est reconnu et tout ou presque se décline dans une version bio.
Le bio : la confiance ne régnait pas avec ABE
Les relations entre « A Bon Entendeur » et les produits bio n’ont pas toujours été une promenade de santé. On peut même dire qu’au début, on sentait du côté des enquêteurs d’ABE et de sa présentatrice une certaine méfiance, pour ne pas dire plus. Mais aux cours des ans, le bio a su s’imposer. Aussi bien dans l’émission que dans les comportements de consommation. De nos jours, tout ou presque peut se décliner sous une forme Bio.
Dans les années 70, certains agriculteurs reviennent à des modes de productions plus en accord avec les saisons et les cycles naturels. Ils renoncent en partie aux engrais chimiques et aux produits de synthèse. Mais les premières années, le bio n’est pas réglementé et les contrôles officiels n’existent pas. On retrouve alors tout et n’importe quoi sous ce label qui peine à émerger face à la concurrence de l’agro-industrie et de l’agrochimie. Un effort doit aussi être fait sur les prix, qui sont alors quatre à cinq fois plus élevés que pour les produits conventionnels.
Autre défi de taille, la dépollution des sols. En effet, les terres arables traitées pendant de nombreuses années aux pesticides ont besoin de plusieurs années pour se débarrasser de traces de produits chimiques. C’est ce que remarque déjà Catherine Wahli en 1984. Et les produits bio comportant des traces de pesticides sont alors nombreux.
En 1992, la Confédération reçoit le mandat législatif de réglementer les aliments biologiques de manière précise. Ce sera chose faite en 1997, avec l’Ordonnance sur l’agriculture biologique. La même année, ABE retrouve encore des traces de pesticides dans des aliments bio. Surtout des pesticides qui ne sont plus utilisés depuis longtemps. A cette époque, les sols sont manifestement encore contaminés.
En 1999, ABE se penche sur le problème des importations. A quoi bon manger bio, si la production nationale est insuffisante et que les produits sont importés de l’autre côté de la planète ? Être un consommateur responsable devient de plus en plus complexe. Mais aussi urgent ! Ce dont les opinions publiques prennent conscience cette même année lors du scandale de la vache folle.
Cinq ans plus tard, en 2004, le bio représente 11% des surfaces cultivées en Suisse. Et ABE a la bonne surprise de ne trouver aucun résidu de pesticides dans ses échantillons.
Dans les années 2000, le bio poursuit sa croissance : cultivés à large échelle, les produits sont maintenant complètement intégrés à l’offre de la grande distribution.
Notre invité : François-Philippe Devenoge, producteur bio, vice-présid. Bio Suisse
Pour François-Philippe Devenoge, l’avenir du bio en Suisse dépend autant des producteurs que des distributeurs. Car les efforts à faire ne peuvent être soutenus par un seul maillon de la chaîne. Malgré certains efforts et une rationalisation de la production, le bio reste plus cher que les produits conventionnels. A cette première concurrence s’ajoute celle des produits bio d’importation. Et la lutte n’est pas facile. Produire bio implique moins de rendement et plus de main-d’œuvre. Et en Suisse, la main-d’œuvre est chère.
ConsoStar : Bruno Todeschini, acteur
Bruno Todeschini né à Marin dans une famille d’immigrés italiens travaille pour de grands réalisateurs comme Patrice Chéreau, Téchiné , Rivette ou encore Tanner. Malgré son succès, il reste bricoleur et pratique l’art de la récup. Son dada, acheter des maisons délabrées pour les rénover, les décorer, les refaire vivre… Un consommateur engagé contre le gaspillage.
La semaine prochaine
Vente-directe, vente par téléphone… Des méthodes de vente contre lesquelles les consommateurs sont mal protégés. Aujourd’hui encore, un simple oui au téléphone a valeur de contrat.