Comment expliquer cette résurgence de l'ultranationalisme en Allemagne? Qu'en est-il des idéologies proches du nazisme en Europe? Geopolitis décrypte le sens qu'ont ces deniers procès de nazis à ce moment tourmenté de l'histoire du continent.
Ex-nazis et néo-nazis: procès d’une idéologie?
Le contexte
Le reportage
En Allemagne comme dans beaucoup de pays d’Europe, les mouvements d’extrême-droite ne sont pas morts. Face à eux se dressent d’autres mouvements, organisations ou associations. Voici quelques exemples allemands de ces membres de la société civile qui, avec leurs moyens, luttent contre les idéologies racistes.
Berlin contre les nazis
C’est le nom d’un collectif berlinois qui se mobilise contre les mouvements d’extrême-droite, le racisme et l’antisémitisme. Dans cette vidéo de campagne publiée par "Berlin Gegen Nazis", on croit reconnaître des propos racistes dans la bouche d’une berlinoise. En fait, sa cible est toute autre… (en allemand – 35 sec)
Des néo-nazis financent l’anti-fascisme
C’est le piège dans lequel sont tombés des militants d’extrême-droite lors d’une marche à Wunsiedel, Allemagne. Chaque année avait lieu un défilé néonazi en raison de la présence dans la ville bavaroise du tombeau du dignitaire du parti hitlérien Rudolf Hess. Malgré la destruction du tombeau en 2011, les néonazi ont continué de parader. Pour lutter contre ce défilé, la ville a monté l’opération baptisée "Rechts Gegen Rechts". Pour chaque mètre parcouru par la marche, les résidents de la ville ont promis de verser 10€ au programme Exit-Deutschland qui soutient ceux qui désirent quitter une mouvance d'extrême-droite. Ci-dessous plus d’explications et les images de cette marche qui a eu lieu en décembre 2014. (en anglais – 1 min 30 sec)
Exit-Deutschland
C’est le nom d’une initiative visant à assister tout sympathisant d’extrême-droite qui souhaite quitter son mouvement. Créée en 2000, l’initiative a permis à plus de 500 personnes de démarrer une nouvelle vie avec un taux de récidive d’environ 3%. La vidéo ci-dessous décrit une des opérations organisée par le mouvement Exit-Deutschland. (en anglais – 2 min)
En plus...
L'invité
Spécialisé en histoire contemporaine, Sébastien Guex est professeur à la Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne. C'est dans ce même établissement qu'il a obtenu ses diplômes: une licence ès Sciences politiques en 1979, une licence ès Lettres en 1985, puis un doctorat ès Lettres pour lequel il a reçu le prix de la Ville de Lausanne. Sa thèse de doctorat portait sur "La politique monétaire et financière de la Confédération suisse 1900-1920".
Pour en savoir plus sur Sébastien Guex sur le site de l'Université de Lausanne.
L'éditorial
Après la Seconde Guerre mondiale, les Alliés s’accordent sur le fait que les crimes nazis ne doivent pas rester impunis: le procès de Nuremberg s'ouvre en novembre 1945. Le Tribunal condamnera les plus hauts dignitaires du Troisième Reich. Tous les criminels ne sont pas jugés cependant et des décennies plus tard certains vivent libres. Des "chasseurs de nazis" tels Simon Wiesenthal ou Beate et Serge Klarsfeld n'auront de cesse de les traduire en justice.
Le procès de Nuremberg
Ce 30 novembre 1945 Les Actualités françaises transmettent des reflets du procès des criminels de guerre nazis qui s’est ouvert quelques jours auparavant à Nuremberg. Goering, Rudolf Hess, Ribbentrop, Keitel, Von Papen, les plus hauts dignitaires du nazisme comparaissent devant le tribunal. D’entrée ils plaident non coupables.
L'ouverture du procès de Nuremberg (INA 2 min 48 sec).
Les chasseurs de nazis
En 1964, dans la ville de Würzburg, un médecin n'hésite pas à parler de l'implication de notables dans le régime nazi. Le scandale est lancé dans une Allemagne qui peine à s'affranchir de son passé. Continents sans visa s'est intéressé à cette délicate question de la dénazification de l'Allemagne. Parmi les témoins rencontrés, Simon Wiesenthal, le chasseur de criminels de guerre, qui a permis entre autres la condamnation de Karl Silberbauer, officier de la Gestapo responsable de l'arrestation d'Anne Frank, à Amsterdam, le 4 août 1944.
La traque des nazis (RTS 30 min 08 sec).
Beate Klarsfeld
A la fin de Seconde Guerre mondiale, de nombreux criminels de guerre nazis échappent aux arrestations et aux procès. Certains fuient à l'étranger, d'autres se cachent en Allemagne. Dans les années 60, pour la jeune génération dont fait partie Beate Klarsfeld, l'Allemagne doit se confronter à son passé. Et c'est dans la recherche de longue haleine des anciens criminels nazis qu'elle se lance avec son mari Serge Klarsfeld.
Elle gifla le chancelier Kiesinger, ancien officier de la propagande nazie (RTS 15 min 04 sec).