Pour les uns, la liberté se trouve dans les grands espaces, au plus près d'une nature préservée. C'est le cas d'Emile Deslarzes et de son père Jean-Luc qui ont fait le choix d'élever des brebis d'une ancienne race. Pour d'autres, c'est la réalisation de toutes sortes d'objets, faits de bric et de broc. Bienvenue dans l'univers de Pascal Bettex et de ses sculptures cinétiques ! Un air de liberté souffle aussi sur Virginie Brawand, le temps d'une balade du côté de Saillon. Farinet, le plus célèbre des faux-monnayeurs, y a visiblement laissé son empreinte.
Des brebis et des hommes - La mécanique du bonheur
Des brebis et des hommes
Plus de 1000 km les séparent mais la passion pour la vie de berger les réunit. A l’occasion d’un stage de formation agricole dans les Pyrénées béarnaises, Emile Deslarzes et son père Jean-Luc découvrent une ancienne race de brebis laitières, des basco-béarnaises, qu’ils décident d’introduire chez eux, en Valais. Ce coup de foudre pour une race particulière de brebis et pour les traditions pastorales béarnaises a été le point de départ de relations intenses. Les Béarnais ont transmis avec générosité leur savoir-faire aux Valaisans et des liens d’amitiés se sont tissés malgré la distance et les frontières.
Jean-Luc et Emile ont réussi leur pari. Leur troupeau de basco-béarnaises, le seul en Suisse, s’est parfaitement acclimaté aux pentes des Alpes. A l’occasion de leurs fréquents voyages dans le Haut-Béarn, ils ont pu observer des méthodes de travail et un rythme de vie souvent analogues aux traditions valaisannes.
Tout a commencé avec Albert Elgoyen. C’est chez lui qu’Emile a découvert les Pyrénées et les brebis basco-béarnaises lors de son premier stage. Pierre Souberbat, éleveur de brebis et de vaches, leur a transmis son savoir-faire pour la fabrication du fromage. Jean-Louis Laborde-Boy est aux yeux de Jean-Luc un berger emblématique, mainteneur des traditions pastorales. Il mène une vie rude, animée par l’amour des animaux et de la montagne. Sa fille Sophie aspire à suivre la même voie.
Chaque année, lorsque le travail sur leur exploitation le permet, la visite aux amis béarnais s’impose. Un pèlerinage à la rencontre d’hommes passionnés. Pour les bergers il n’y pas de frontières.
Un reportage de Nicole Weyer
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La mécanique du bonheur
Bienvenue dans le monde fantastique de Pascal Bettex. Un univers fait de roues, de câbles, de poulies, autant d’objets récupérés dans les bennes, les fermes abandonnées ou les décharges industrielles et qui reprennent vie grâce à son imagination. Résultat: des sortes de machines à la Tinguely improbables.
D’ailleurs tout a commencé lorsqu’à 10 ans, Pascal Bettex visite l’expo du grand Jean à Bâle. L’expérience est forte. Elle laisse des traces et perturbent quelques neurones qui encore aujourd’hui ont de la peine à se remettre en place. Mais est-il souhaitable pour ce déjanté de retrouver la raison? Pas si sûr quand on voit ses sculptures cinétiques. Bric à brac d’objets animés qui à chaque fois racontent une vie, un lieu, un parcours.
Pascal Bettex carbure à l’enthousiasme et à l’optimisme. Gardez-vous donc de lui dire que ses idées sont irréalisables, il ne demande que ça pour décoller, délirer et finalement aboutir les projets les plus barrés. Comme ce Chablaiscope, sorte de sculpture géante qui s’anime à l’intérieur de deux wagons de chemin de fer. Une œuvre qui s’en va grimper la montagne jusqu’aux Diablerets et qu’il rêve d’amener jusqu’en Grande Bretagne… Non vraiment, avec Pascal Bettex, il n’y a aucun espoir, il est furieusement fou!
Reportage: Alexandre Lachavanne