En 2014, près de 800 mineurs non-accompagnés ont demandé l’asile en Suisse. En tant que migrants, mineurs et sans parents, ils sont triplement vulnérables et sont en principe protégés par la Convention internationale des droits de l’enfant. Mais en Suisse, des cantons les laissent végéter, avec à peine de quoi se nourrir convenablement, en attendant leur possible renvoi. La Suisse, berceau du droit humanitaire, ferme les yeux sur un gaspillage d’années de vie précieuse.
En Suisse, les demandeurs d’asile mineurs non accompagnés sont répartis dans les cantons par la Confédération, sans qu’il ne soit tenu compte des infrastructures sur place. Certaines situations sont choquantes.
Ainsi Haben, 15 ans, a été placé dans un centre pour adulte près d’Aarau avec une cinquantaine d’autres mineurs. Pour ne pas dépenser son maigre argent de poche, le jeune Erythréen passe sa journée au lit et ne mange que des pâtes.
Dans le canton de Vaud, du Valais ou de Zurich il en va tout autrement. Jabbar, 16 ans, originaire d’Afghanistan, vit au foyer protégé pour mineurs non accompagnés de Malley (VD) où il est entouré d’une équipe éducative. Avec les 45 autres pensionnaires il peut se concentrer sur l’école et le sport, en attendant une réponse de Berne à sa demande d’asile.
La Confédération de son côté assure que les tous cantons respectent la Convention des droits de l’enfant. Or l’enquête de Temps Présent démontre que la Suisse, berceau du droit humanitaire, ferme les yeux sur des situations qu’elle dénoncerait ailleurs.
Rediffusion le vendredi 20 février 2015 à 1h50 et 10h30 puis le lundi 23 février 2015 à 15h45 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Raphaël Engel et Frank Preiswerk
Image : Christian Jaquenod Son : Otto Cavadini Montage : Katherine Genoud