Toxiques, précieux par leurs composants et toujours plus abondants, les déchets électriques et électroniques déferlent sur la planète. Partiellement recyclés dans les pays du nord, nos téléphones, ordinateurs, télévisions et frigos prennent les chemins du sud pour une deuxième vie, souvent courte, souvent illégale, avant de finir brûlés et démantelés sur des décharges, causant des dommages irréparables pour la santé et l’environnement. Enquête de la Suisse à l’Afrique.
Les déchets électroniques et électriques sont ceux qui augmentent le plus rapidement dans le monde, avec un rythme annuel de 5%. En cause : un cycle de vie des appareils toujours plus court et des consommateurs toujours plus friands de ces technologies. Souvent obsolètes après un an ou deux, nos appareils usagés sont soit recyclés et détruits dans des conditions bien contrôlées, soit exportés par des revendeurs pour une seconde vie vers le sud, en Afrique de l’ouest ou en Asie.
Ces cargaisons, souvent promises à des secondes vies, finissent en fait dans des décharges, car exportées par des hommes d’affaires sans scrupule. A ce jour, aucune étude ne permet de connaître la proportion de ces déchets illégaux.
Signée par 170 pays, la Convention de Bâle, interdit l’envoi et le commerce de déchets électriques et électroniques, notamment en raison de leur dangerosité. Brûlés sur des décharges sauvages par des enfants et de jeunes adultes cherchant à récupérer leurs composants, ces déchets relâchent dans l’atmosphère des dioxines, des furanes, des hydrocarbures polycycliques extrêmement toxiques, mais aussi des PCB et des métaux lourds. Un enjeu de taille pour des pays ne disposant guère d’installations de recyclage.
Poussés par la législation et l’activisme d’ONG comme Greenpeace, certaines grandes compagnies répondent efficacement à ce problème mondial. Le défi est de taille, les consommateurs sont de plus en plus nombreux, notamment en Afrique, et dans le même temps, la raréfaction des métaux nécessaires pour la production des appareils électriques et électroniques fait de leur récupération un enjeu capital.
Rediffusion le vendredi 21 septembre 2012 à 0h35 et le lundi 24 septembre 2012 à 16h10 sur RTS Deux.
Générique
Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust et Marie-Laure Widmer Baggiolini
Image : Erwan Jagut Son : Béat Lambert Montage : Bruno Saparelli