Entonnée à chaque anniversaire depuis des générations, la chanson est pourtant toujours la propriété privée du groupe Warner/Chappell Music, qui encaisse chaque année environ 2 millions de dollars avec les droits d'auteur. Chanter "Happy birthday" dans un film en coûte par exemple 1500 dollars.
Mais tout cela pourrait changer: un juge de Californie doit trancher dans une procédure lancée par une jeune cinéaste.
Guerre des versions et des dates
La bataille fait rage à coup d’anciennes partitions. Un droit d’auteur a été enregistré en 1935, mais pour le contrer les plaignants ont déniché une vieille version de 1922 dans les archives de l’Université de Pittsburgh, sans mention de droits d’auteur.
Le groupe Warner vient de contre-attaquer la semaine dernière en produisant un document déniché au British Museum, qui prouverait la validité du copyright de 1935.
La bataille serait anecdotique si elle ne touchait à cette question fondamentale: peut-on encore protéger une œuvre passée à tel point dans l’inconscient collectif?
De la gloire au mythe grâce à Marilyn
Les sœurs Patty et Mildred Hill, deux filles de pasteur qui ont créé la chanson à la fin du 19e siècle, ne s’attendaient pas à une telle postérité et encore moins à la bataille judiciaire acharnée qui se livre aujourd'hui. Leur chanson s’appelait initialement "Good morning to you". Mais le "Happy birthday" s’est vite imposé, jusqu’à entrer dans la légende un soir de 1962 à New York, quand Marilyn Monroe a entonné sur scène son fameux "Happy Birthday Mr President" face à John F. Kennedy.
Philippe Revaz/oang