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Jean-Pascal Delamuraz, le ministre qui "aimait la vie, les femmes et les gens"

Jean-Pascal Delamuraz, en mars 1998. [keystone - Alessandro della Valle]
Jean-Pascal Delamuraz, en mars 1998. - [keystone - Alessandro della Valle]
Un documentaire sur l'ex-conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz, radical humaniste qui "aimait la vie, les femmes et les gens" selon le journaliste André Beaud, sera projeté vendredi aux Journées cinématographiques de Soleure.

"Delamuraz", documentaire réalisé par Daniel Wyss en collaboration avec le journaliste André Beaud et l'historien Olivier Meuwly, revient sur la carrière de Jean-Pascal Delamuraz, dernier Vaudois au Conseil fédéral (1984-1998) avant Guy Parmelin. Cet amoureux de l'art oratoire, drogué à la politique, né en 1936 à Vevey et mort en 1998 à Lausanne.

Donnant la parole à une foule de témoins, parmi lesquels l'ancien conseiller fédéral UDC Christoph Blocher, la radicale zurichoise Vreni Spoerry ou encore l'éditorialiste alémanique Frank A. Meyer, le film retrace notamment la lente érosion de l'hégémonie du Parti radical et l'échec de Jean-Pascal Delamuraz sur la question européenne.

50 ans d'histoire suisse

"Dans ce documentaire, on balaie presque 50 ans d'histoire suisse", affirme André Beaud, interrogé mardi dans l'émission Forum. "Ce n'est pas un film hagiographique, ni un film qui détruit Delamuraz", précise l'ancien journaliste de la TSR et de la RSR.

Le documentaire, coproduit par la RTS, sera diffusé en avant-première le 22 mai au Capitole à Lausanne.

>> L'interview d'André Beaud dans Forum :

Jean-Pascal Delamuraz, en mars 1998. [keystone - Alessandro della Valle]keystone - Alessandro della Valle
La politique au cinéma: "Delamuraz" de Daniel Wyss / Forum / 10 min. / le 17 janvier 2017

ats/dk

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"Il n'a pas de grandes idées politiques et il n'est pas visionnaire. C'est plutôt un sélectionneur d'une équipe de foot", résume André Beaud mercredi dans une interview à La Liberté.
L'oeuvre ne se veut ni une hagiographie ni un acte d'accusation. "Nous restons critiques: il n'a pas laissé d'héritage, il ne s'est pas soucié de trouver des successeurs", relève André Beaud, pour qui l'ancien responsable de l'armée et de l'économie était surtout "un activiste charnel de sa propre popularité". Un homme mû par "un besoin pathologique de contact".
Une caractéristique qui se retrouve tant dans sa vie professionnelle que privée. Le documentaire évoque ainsi l'affaire d'adultère avec la femme de son ami André Debétaz, syndic de La Tour-de-Peilz (VD) qui s'est ensuite donné la mort, et la censure imposée à l'époque par les patrons de presse pour préserver les chances du candidat au Conseil fédéral. Un autre temps, relève André Beaud: "Aujourd'hui, si un candidat avait une histoire pareille, il serait cuit en cinq minutes".