Mélancolique, ironique, pointue, grave, colérique, mutine, nostalgique, rieuse, sombre, menaçante, espiègle, elle a chanté sur tous les tons, avec sa voix claire et vibrante comme seul trésor. Pour la préserver, elle a fait appel à toutes sortes de remèdes, parfois douteux, dont certains l'ont détruite.
Chacune de ses chansons s'inscrit dans un lieu précis.
Il y a aussi Nantes, Saint-Marcellin, Massy, toutes ces villes où elle a vécu, où elle s'est cachée (22 déménagements pendant la guerre), lui dédieront une place, un square ou une rue.
Tarbes, la ville interdite
Marie Chaix a été la secrétaire de Barbara de 1966 à 1970. Dans la belle biographie qu'elle lui a consacrée - la première - elle dit que Barbara avait des réactions étonnantes, parfois excessives, lorsqu'en tournée leur camion traversait certaines villes ou villages.
Tarbes, par exemple, déclenchait chez elle de la fureur. Tarbes, où Barbara, à dix ans et demi, ne sera plus jamais une enfant. Lieu du premier inceste, elle refusera toujours de s'y produire en concert.
C'est littéralement, le lieu de la barbarie...