Le clip de campagne de l'UDC pour les fédérales divise le parti

Ueli Maurer, Christoph Blocher et Toni Brunner ont beau s'époumonner dans un hymne à la mascotte Willy, leur clip de campagne ne plaît pas à tout le monde.

La critique la plus vive émane du président de l'UDC zurichoise. Interrogé par la presse alémanique, le conseiller national zurichois Alfred Heer parle en effet d'une chanson "gaga". Un accessoire de campagne qui, selon lui, manque de sérieux et qui masque les vrais problèmes de la Suisse.

Des critiques aussi en Suisse romande

Le secrétaire de l'UDC Vaud, Kevin Grangier, ne trouve pas non plus ce clip très pertinent. Il préférait la vidéo de 2011, où un homme musclé effrayait des jeunes filles avec son linge aux étoiles européennes sur une plage.

Le président de l'UDC valaisanne, Jérôme Desmeules, estime pour sa part que l'électorat urbain ne se retrouve pas dans ce clip champêtre de Suisse centrale. Il regrette aussi qu'elle n'existe qu'en dialecte lucernois.

Enfin, le conseiller d'Etat valaisan Oskar Freysinger est encore plus virulent. "C'est vraiment un truc suisse-allemand", dit-il. "Cela ne s'adresse pas aux intellectuels". Le vice-président de la formation ajoute même qu'il aurait sans doute fait mieux, lui qui avait écrit une chanson à la gloire de l'UDC il y a une dizaine d'années...

Autant de critiques que l'UDC suisse dit "comprendre". Mais le chef de campagne Albert Rösti s'empresse d'ajouter que Willy a aussi rencontré un grand succès sur Youtube, avec près de 100'000 vues.

Divisions moins marquées sur les thèmes de campagne

Et si la chanson divise, le fond de la campagne provoque par contre moins de remous. Le président de l'UDC zurichoise, Alfred Heer, regrette que la campagne se limite aux questions d'asile et d'Europe. Mais du côté romand, la stratégie de l'UDC est bien acceptée.

Le Genevois Yves Nidegger estime que cela répond aux craintes de la population. Sa collègue Céline Amaudruz souligne que chaque section peut faire ce qu'elle veut. Ainsi dans sa section, à Genève, les questions de franc fort et d'impôts, seront davantage mises en avant.

Entre chanson et thèmes forts, la clé sera donc la mobilisation, c'est en tout cas ce que disent les responsables du parti. Le conseiller fédéral Ueli Maurer disait justement sa crainte de voir les membres se démotiver, en marge d'une assemblée de l'UDC.

Pietro Bugnon