En collaboration avec Smartvote, la plateforme évaluera le capital scientifique des candidats aux élections fédérales. S'estimant pas assez défendus à Berne, les milieux académiques veulent ainsi trouver des relais dans l'arène politique.
Et l'enjeu est de taille, tant leurs représentants ne se pressent pas au portillon. D'abord en raison de la loi, qui empêche à tout professeur des écoles polytechniques fédérales de briguer un mandat politique, puis à cause d’une culture scientifique jugée peu soluble dans les logiques politiciennes.
Des avis mitigés
Pour le président des Académies suisses des sciences Thierry Courvoisier, c'est aussi une question d'indépendance intellectuelle. Selon lui, "le savoir scientifique ne doit pas entrer dans une défense d'intérêts directement, mais doit nourrir l'ensemble du processus de prise de décision".
Un avis que ne partage pas le recteur de l'Université de Lausanne Dominique Arlettaz. Selon lui, "le domaine scientifique a déjà de nombreux défenseurs sous la coupole". Il en veut pour preuve la croissance des budgets attribués à la recherche et à la formation depuis une dizaine d'années.
Corriger le tir
Le manque d'engagement dans la campagne du 9 février a beaucoup été reproché aux milieux scientifiques. Ce scrutin avait débouché sur l'exclusion de la Suisse du projet de recherche européen Horizon 2020.
Aujourd'hui, les milieux académiques essayent de corriger le tir, notamment en multipliant les relais politiques aux chambres, et ce à moins 8 semaines des élections fédérales.
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Coraline Pauchard/gchi