Volodymyr Zelensky réitère sa demande d'armes au forum italien de Cernobbio

Un important incendie provoquant une détonation d'explosifs s'est déclaré samedi après une attaque de drone ukrainien dans la région russe de Voronej, frontalière de l'Ukraine, et une évacuation des habitants a été ordonnée, a annoncé le gouverneur local. Selon des chaînes Telegram russes, l'incendie se serait déclaré dans un dépôt de munitions.

Si "personne n'a été blessé", la chute du drone a provoqué un incendie au sol "qui s'est propagé sur des objets explosifs, et une détonation s'est produite", a indiqué le gouverneur de la région, sans plus de précisions sur la nature de ces objets.

Une source de la SBU a indiqué à l'AFP que Kiev ciblait "des terrains d'aviation militaires, des dépôts de munitions et des infrastructures" dans le but de "créer une zone démilitarisée dans les régions russes jouxtant l'Ukraine".

"Nous ne devons pas baisser les bras!", a lancé la Première ministre italienne Giorgia Meloni devant le parterre du forum économique de Cernobbio, sorte de mini-Davos, s'adressant ainsi aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, "légitimement inquiète de la guerre".

S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise.

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine".

"Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe" en croyant que le sort de l'Ukraine était scellé, a-t-elle averti. Aider l'Ukraine à se défendre contre son voisin puissant a créé les conditions d'une "impasse" dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a-t-elle fait valoir.

Lors de la rencontre avec le leader ukrainien, l'Italienne a mis l'accent sur "le caractère central du soutien à l'Ukraine dans l'agenda de la présidence italienne du G7 et l'engagement continu en faveur de la défense légitime de l'Ukraine et d'une paix juste et durable", a indiqué la présidence du Conseil italien.

L'armée russe a revendiqué samedi la prise d'un nouveau village dans l'est de l'Ukraine, où elle poursuit son avancée face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu.

Les forces russes ont "libéré la localité de Kalynove" dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Ce village est situé à environ 35 kilomètres de Pokrovsk, un important nœud logistique, cible depuis plusieurs semaines des troupes russes qui s'en rapprochent de plus en plus.

Malgré une attaque surprise transfrontalière lancée par Kiev le 6 août dans la région de Koursk, Moscou continue de gagner régulièrement du terrain dans celle ukrainienne de Donetsk, qui demeure l'épicentre des combats.

Un important incendie provoquant une détonation d'objets explosifs s'est déclaré samedi après une attaque de drone ukrainien dans la région russe de Voronej, frontalière de l'Ukraine. Une évacuation des habitantes et habitants a été ordonnée vers des localités voisines, a annoncé le gouverneur local.

Les systèmes russes de défense antiaérienne "ont détecté et neutralisé un drone" tôt le matin, a écrit le gouverneur Alexandre Goussev sur Telegram. Si "personne n'a été blessé", la chute du drone a provoqué un incendie au sol "qui s'est propagé sur des objets explosifs, et une détonation s'est produite", a-t-il indiqué, sans plus de précisions sur la nature de ces objets.

Selon des chaînes Telegram russes, l'incendie se serait déclaré dans un dépôt de munitions local.

La Russie, qui fait face depuis un mois à une offensive ukrainienne transfrontalière d'ampleur dans la région de Koursk, annonce quasi quotidiennement avoir détruit des drones ukrainiens lancés contre son territoire.

Kiev dit mener ces frappes en réponse aux bombardements russes qui endeuillent l'Ukraine depuis plus de deux ans et viser en priorité des cibles militaires et industrielles.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky poursuit samedi sa participation au forum de Cernobbio, en Italie, où il doit réitérer ses appels pour obtenir davantage d'armes face à l'avancée russe dans l'est de son pays. Sur Telegram il a indiqué compter s'entretenir avec des représentants d'entreprises italiennes et avec la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni.

Celle-ci devrait l'assurer de son soutien sans faille, même si l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe, comme l'armée ukrainienne en mène une depuis début août.

L'Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l'instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens.

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, n'est pas confirmée à ce stade mais le Premier ministre nationaliste hongrois a dit qu'il s'entretiendrait "bien sûr" avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait. "Nous avons une bonne relation", a-t-il assuré aux journalistes. "S'il n'y a pas de dialogue, il n'y a aucune chance de paix".

Face à des frappes russes massives et qui se répètent, Volodymyr Zelensky réclame davantage d'armes, mais aussi l'autorisation de frapper le territoire russe avec ses missiles à longue portée occidentaux. Car pour l'instant, les partenaires ne cèdent pas: pas de missiles occidentaux sur territoire russe, par crainte de l'escalade avec Moscou.

"Actuellement, les Ukrainiens ne peuvent utiliser ces armes occidentales que sur le territoire ukrainien occupé par les Russes, y compris la Crimée. En l'occurrence, pouvoir utiliser ce types d'armes, d'une portée de 200 à 300 kilomètres, sur le sol russe permettrait par exemple de s'attaquer aux bases aériennes russes d'où partent les avions qui bombardent constamment la ligne de front", a expliqué Adrien Fontanellaz, membre comité Centre d'histoire et de prospective militaires, dans le 19h30.

>> Les explications du 19h30 :

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé vendredi en Italie après avoir lancé un vibrant appel pour obtenir plus d'armes de ses alliés réunis en Allemagne à un moment où Moscou avance sur le front est.

Le dirigeant ukrainien doit continuer à plaider la cause de son pays au forum économique The European House - Ambrosetti à Cernobbio (nord), sorte de mini-Davos où il s'entretiendra notamment avec la Première ministre Giorgia Meloni.

Sur place également, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, resté proche du Kremlin malgré la guerre en Ukraine. Ce dernier a dit espérer rencontrer le dirigeant ukrainien.

La France va utiliser une partie des 1,4 milliard d'euros correspondant aux intérêts d'avoirs russes confisqués dans l'UE pour financer des achats d'équipements militaires pour l'Ukraine, conformément à un accord européen, a indiqué vendredi le ministère des Armées.

L'opération représente pour la France un montant de 300 millions d'euros sur l'année 2024, précise le ministère, relevant qu'elle permet de "poursuivre la montée en cadence de l'industrie française en soutien à l'Ukraine".

Quelque 200 milliards d'euros d'avoirs russes ont été gelés dans l'UE après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, dont environ 90% se trouvent en Belgique, siège de l'organisme international de dépôts de fonds Euroclear.

Les Vingt-Sept avaient trouvé un accord en mai pour utiliser les intérêts produits par ces avoirs gelés de la banque centrale russe.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a fait part de son inquiétude pour la sécurité des centrales nucléaires de Koursk (Russie) et de Zaporijjia (Ukraine), menacées par les bombardements.

A l'occasion d'une rencontre à Kaliningrad avec le patron de l'agence atomique russe Rosatom Alexeï Likhatchev, il a évoqué une "situation alarmante" à la centrale nucléaire de Koursk, qui se trouve dans une région russe où les forces ukrainiennes ont lancé début août une offensive surprise.

Rafael Grossi s'était rendu sur place fin août pour évaluer la situation, alors que les combats se déroulent à une cinquantaine de kilomètres de là. Il avait souligné que les deux réacteurs actuellement en activité sur le site se trouvent "sans protection spécifique".

Une brigade ukrainienne a revendiqué avoir repris aux Russes le contrôle "d'une partie" de la ville de New York lors d'une contre-attaque réussie dans cette localité de sa région de Donetsk (est), rare avancée ukrainienne dans cette zone depuis des mois.

La brigade Azov a précisé sur Telegram avoir réussi à "débloquer" des soldats ukrainiens "encerclés par les forces ennemies".

"A l'heure actuelle, la situation reste tendue. Les Russes mènent jusqu'à 15 assauts par jour dans la zone de responsabilité de la brigade. Malgré les combats acharnés, nos soldats tiennent la ligne et contre-attaquent avec succès", a affirmé Azov.

L'armée russe a revendiqué le 20 août la capture de cette petite ville, présentée par Moscou comme une importante plateforme logistique des troupes ukrainiennes et qui comptait une dizaine de milliers d'habitants avant l'invasion russe lancée en février 2022.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé "plus d'armes" aux pays alliés réunis en Allemagne "afin de repousser les forces russes" du territoire ukrainien "et en particulier dans la région de Donetsk", à l'est.

"Le monde dispose de suffisamment de systèmes de défense aérienne pour garantir que la terreur russe n'ait pas de résultat, et je vous demande instamment d'être plus actifs dans ce travail avec nous sur la défense aérienne", a déclaré le dirigeant ukrainien lors d'une réunion des soutiens de Kiev sur la base aérienne américaine de Ramstein (ouest).

Le président ukrainien a également réclamé d'autoriser l'usage d'armes à longue portée "non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe".

Le secrétaire d'Etat américain à la défense Lloyd Austin a annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l'Ukraine, alors que Kiev doit faire face à l'avancée des forces russes dans l'est du pays et aux frappes dévastatrices de Moscou.

"Le président (Joe) Biden signera un nouveau programme d'aide à la sécurité de 250 millions de dollars pour l'Ukraine. Cela permettra d'accroître les capacités pour répondre aux besoins changeants de l'Ukraine", a déclaré Lloyd Austin lors d'une réunion en Allemagne des soutiens internationaux de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé sur Telegram qu'il se rendrait en Italie pour le "forum économique international d'Ambrosetti" à Cernobbio (nord), et des "négociations" avec la Première ministre Giorgia Meloni, après sa visite en Allemagne.

Ce mini-Davos, organisé sur les rives du Lac de Côme, auquel assiste aussi le Premier ministre hongrois Viktor Orban, réunira jusqu'à dimanche le gotha de l'industrie italienne. "J'espère qu'il viendra", a déclaré Viktor Orban à son arrivée, interrogé sur une éventuelle rencontre le président ukrainien.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé vendredi à une réunion des alliés internationaux de l'Ukraine en Allemagne afin de mobiliser leur soutien au moment où son armée recule dans l'est du pays sous la pression de la Russie.

Le dirigeant ukrainien s'entretiendra également en tête-à-tête avec le chancelier allemand Olaf Scholz, après cette réunion. La rencontre sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l'ouest de l'Allemagne, intervient après des bombardements meurtriers de l'armée russe en Ukraine, en particulier celui sur un institut militaire à Poltava, au centre, qui a fait au moins 55 morts.

Le Royaume-Uni va fournir 650 systèmes de missiles à l'Ukraine pour l'aider à renforcer sa défense aérienne dans les prochains mois, a annoncé Londres vendredi, après des critiques du président Volodymyr Zelensky sur le rythme de livraison d'aide militaire à Kiev.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé qu'une première livraison de 650 "systèmes de missiles modulaires légers" (LMM) aurait lieu d'ici à la fin de l'année, dans le cadre d'un contrat à 162 millions de livres (presque 180 millions de francs). Ces missiles "très polyvalents" seront construits par le groupe français Thales dans son usine de Belfast en Irlande du Nord.

"Ce nouvel engagement doit donner un élan important à la défense aérienne de l'Ukraine et démontrer l'engagement de notre nouveau gouvernement à intensifier son soutien", a déclaré dans ce communiqué John Healey, qui a pris ses fonctions au début juillet après l'élection du Premier ministre travailliste Keir Starmer.

"Ces derniers jours, nous avons vu le coût tragique des frappes aveugles de la Russie sur Poltava et Lviv. Ces nouveaux missiles fabriqués au Royaume-Uni aideront l'Ukraine à défendre sa population, ses infrastructures et son territoire", a-t-il ajouté.

>> A Lire : La conquête du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, est "la priorité numéro un" pour la Russie