Les mesures d'accompagnement contre le dumping salarial ont fait
leur preuve depuis 2002. «Cette votation sera difficile», a déclaré
Paul Rechsteiner, président de l'Union syndicale suisse (USS) dans
un communiqué lundi.
Le scrutin va se dérouler alors que la plus grande crise
économique vient d'éclater. Les deux votations précédentes sur les
bilatérales ont eu lieu au contraire en période de reprise
économique, a-t-il rappelé. Les syndicats se veulent d'autant plus
rassurants pour éviter que les salariés ne cèdent à la peur et la
xénophobie, attisées par l'UDC et la droite nationaliste.
Davantage de contrôles
«A l'avenir, en plus du contrôle intensif de la main-d'oeuvre
détachée, les employeurs suisses feront l'objet de 50% de contrôles
supplémentaires», a poursuivi le président de l'USS. Davantage de
secteurs professionnels sont couverts par des conventions
collectives de travail depuis l'introduction de la libre
circulation, a relevé Kurt Regotz, président de Syna.
Désormais, la branche du nettoyage, de la sécurité et de la
menuiserie sont couvertes par des CCT. Dès 2009, les 240'000
salariés temporaires seront aussi protégés. De plus, un
contrat-type de travail est à l'étude pour les employés de maison,
un secteur particulièrement menacé par la précarisation.
Un emploi sur 3 lié à l'UE
La reconduction de l'accord sur la libre circulation et son
extension à la Roumanie et à la Bulgarie n'évitera pas la crise à
la Suisse, mais elle lui donne un cadre pour mieux contrôler son
marché du travail, a poursuivi Kurt Regotz. Avec cet accord, des
contingents sont possibles jusqu'en 2019 si la clause de sauvegarde
est activée.
Un cadre est d'autant plus nécessaire avec l'Union européenne
qu'en Suisse une place sur trois dépend d'elle, ce qui représente
plus d'un million d'emplois. Risquer de voir tomber tout le paquet
des bilatérales, qui comprend sept accords, en vertu de la clause
guillotine, placerait la Suisse dans une grande insécurité
économique, ont souligné les représentants des syndicats.
ats/cab
Argentiers cantonaux unis pour un "oui"
Les grands argentiers de tous les cantons sont favorables à la prolongation et à l'extension à deux nouveaux pays de l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE.
Il est capital à la préservation des acquis et au développement économique des cantons.
Ceux-ci bénéficient largement de l'accord, notamment par sa contribution à la création et au maintien des emplois, écrit lundi dans un communiqué la Conférence des directeurs cantonaux des finances.
Ces derniers sont convaincus que la poursuite de la libre circulation des personnes est décisive. «Dans une situation économique fragilisée, il importe plus que jamais de resserrer les liens avec nos voisins européens», relèvent les ministres des finances.
Depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2002, la situation économique des cantons a enregistré une croissance continue et les rentrées fiscales ont suivi la même évolution, soulignent-ils.
De plus, «notre pays s'est couvert contre les risques éventuels à l'aide de mesures d'accompagnement qui ont fait leurs preuves», ajoute la conférence.
Selon eux, et faisant référence à la clause guillotine, les cantons notent que «l'enjeu de la votation est considérable, dans la mesure où les bilatérales constituent également le cadre qui assure la stabilité, la prospérité et la sécurité qui caractérise» la Suisse.