L'ancien patron de la Banque nationale suisse Philipp Hildebrand est revenu pour la première fois sur l'affaire qui a conduit à sa démission de l'institution dans une interview accordée à la RTS (un "Pardonnez-moi" spécial sera diffusé ce dimanche).
Philipp Hildebrand précise les erreurs qu'il estime avoir commises, en premier lieu desquelles le manque de précautions. Il déclare aussi "regretter" son poste de directeur de la BNS, qu'il a dû quitter le 9 janvier dernier (voir le récit de la journée: Démission à la BNS).
Hildebrand était sous pression depuis que la presse avait rendu publics des soupçons de transactions privées illicites de lui-même et de son épouse. Ils auraient effectué des achats de devises peu avant que la BNS ne prenne des mesures monétaires.
"Épouvantable" sauvetage de l'UBS
Philipp Hildebrand revient aussi sur le moment "épouvantable" du sauvetage dramatique de l'UBS auquel il a dû procéder. Il se félicite de la réussite du sauvetage mais se confie sur les réticences intellectuelles qu'il a éprouvées, en se voyant forcé d'engager l'État dans une entreprise privée. Cette intervention dans le libre marché lui a paru être quelque chose de "dégoûtant sur le plan philosophique".
L'ex-directeur de la BNS livre aussi pour la première fois ses analyses sur la guerre fiscale. Il estime que les banques suisses doivent se préparer à l'échange automatique d'information en tant qu'hypothèse. "Le refuge fiscal suisse" est terminé, dit-il. Il pense que le secret bancaire suisse est fini, quand il s'agit du secret bancaire permettant d'éviter l'impôt dans son pays d'origine.
boi