Le président de la Mauritanie Mohamed Ould Ghazouani réélu pour un second mandat
Mohamed Ould Ghazouani devance largement son principal rival, le militant anti-esclavagiste Biram Dah Abeid, qui a obtenu 22,1% des suffrages samedi. Le pays a un long passé d'esclavagisme derrière lui. Bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années, le travail forcé et l'esclavage n'ont pas encore disparu.
Le candidat islamiste de Tawassoul (le premier parti d'opposition à l'Assemblée nationale) Hamadi Ould Sidi El Mokhtar se classe troisième (12,8%).
Le choix de la continuité
Le président sortant, un militaire de carrière de 67 ans et grand favori de l'élection, l'avait déjà emporté au premier tour en 2019 avec un score un peu moindre de 52%.
Les Mauritaniens ont donc choisi la continuité à la tête de leur pays de 4,9 millions d'habitants, qui n'a plus connu d'attaque djihadiste sur son sol depuis 2011, alors qu'elles abondent au Mali voisin et ailleurs au Sahel.
Mohamed Ould Ghazouani a fait de l'aide aux plus démunis et à la jeunesse un de ses chantiers prioritaires pour les cinq ans à venir. En Mauritanie, les moins de 35 ans, qui représentent plus de 70% de la population, partent de plus en plus vers l'Europe ou les Etats-Unis, poussés par l'espoir d'une vie meilleure.
Un résultat contesté
Contestant ce qu'il qualifie de "hold-up électoral", Biram Dah Abeid a déclaré qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats officialisés par la Commission électorale, instrumentalisée selon lui par le pouvoir.
Dimanche en fin d'après-midi, des supporters de Biram Dah Abeid ont brûlé des pneus et poubelles et perturbé la circulation dans certains quartiers.
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Depuis, les forces de sécurité bouclent son quartier général. Son porte-parole a annoncé l'arrestation de son directeur de campagne.
La police mobilisée
Tard dans la soirée, le ministre de l'Intérieur a prévenu lors d'une déclaration à la presse qu'il "ne tolérera aucun agissement de nature à perturber la quiétude et la tranquillité des citoyens et des résidents installés chez nous". La présence policière s'est fortement accrue dans la capitale.
Le candidat islamiste Hamadi Ould Sidi El Mokhtar a de son côté déclaré "rester attentif à tout manquement" tout en appelant ses militants à s'éloigner de tout ce qui peut créer le désordre et perturber la tranquillité des gens.
Aucun incident majeur n'a cependant été signalé au cours de cette présidentielle marquée par un taux de participation en baisse par rapport à 2019, s'élevant à 55,4%.
afp/ami