Les violences ont fait jeudi au moins 62 morts à travers la Syrie, en majorité des civils tués dans la répression menée par les troupes du régime contre les hauts lieux de la contestation, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ces violences surviennent malgré un appel du Conseil de sécurité de l'ONU à cesser le feu, critiqué par l'opposition.
Trente-cinq civils ont péri dans les opérations militaires à Homs, Hama (centre), Idleb (nord-ouest) et Deraa (sud), a précisé l'OSDH. Dix-huit soldats et neuf déserteurs ont péri lors des combats dans ces mêmes régions ainsi qu'à Lattaquié (nord-ouest).
Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la province d'Idleb, où 17 civils ont péri sous les tirs des forces gouvernementales, dont 10 dans l'attaque d'un bus qui tentait de les faire passer en Turquie, a précisé l'OSDH. Parmi eux figurent des femmes et des enfants, selon l'observatoire.
Bombardements de l'armée
L'armée syrienne a commencé jeudi soir à bombarder le bastion rebelle de Bineche, à l'est de la ville d'Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque, selon un correspondant de l'AFP.
Les premières explosions, provenant de chars positionnés à Idleb, ont retenti vers 21H30 locales (19H30 GMT), touchant plusieurs habitations dans les faubourgs de la ville et provoquant la panique parmi les habitants, dont des milliers ont commencé à fuir.
Dans le même temps, des combattants rebelles ont pris position pour tenter d'éviter que cette ville de 30'000 habitants ne soit prise.
La déclaration de l'ONU ne suffit pas
La déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie a le "mérite" d'être une position commune de la communauté internationale, mais elle ne "répond pas aux besoins réels du peuple syrien", a déclaré jeudi le président du Conseil national syrien (CNS), principal groupe d'opposition au régime du président Bachar al-Assad.
"C'est un pas supplémentaire dans un processus de réaction plus large contre le régime d'Assad, mais ce n'est pas à la hauteur du drame. Il faut des déclarations, des résolutions plus fortes", a-t-il souligné.
agences/hend
L'ONU tente d'inciter une sortie de crise
Les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont adopté mercredi une déclaration exhortant le président Bachar al-Assad et l'opposition syrienne à "oeuvrer de bonne foi" avec Kofi Annan, émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, et à "appliquer intégralement et immédiatement" son plan de sortie de crise.