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Le président russe Vladimir Poutine a prêté serment pour son 3e mandat

Vladimir Poutine a prêté serment devant une foule de personnalités, dont les anciens dirigeants italien Silvio Berlusconi et allemand Gerhard Schröder. [Vladimir Rodionov]
Vladimir Poutine a prêté serment devant une foule de personnalités, dont les anciens dirigeants italien Silvio Berlusconi et allemand Gerhard Schröder. - [Vladimir Rodionov]
Vladimir Poutine a pris lundi ses fonctions de président russe pour un troisième mandat, au lendemain d'une grande manifestation de l'opposition violemment réprimée par la police.

"Aujourd'hui, nous avons tout pour aller de l'avant et créer un Etat dynamique et en expansion : une base économique et sociale stable, une société civile active et responsable", a déclaré le président russe Vladimir Poutine lundi lors d'une brève allocution à l'occasion de sa prise de fonctions au Kremlin.

"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour justifier la confiance de millions de nos concitoyens. C'est le sens de toute ma vie et mon devoir de servir mon pays et mon peuple", a-t-il aussi clamé.

Berlusconi et Schröder présents

Vladimir Poutine, qui occupait le poste de Premier ministre après avoir été président durant deux mandats de 2000 à 2008, a succédé officiellement à Dmitri Medvedev lors d'une cérémonie dans la fastueuse salle Saint-Georges du Kremlin, devant quelque 3000 invités, dont l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, l'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev et l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder.

Après avoir défilé sur un long tapis rouge sous les applaudissements de l'assistance, Vladimir Poutine a prêté serment sur la Constitution. "Je jure en tant que président de la Fédération de Russie de respecter et protéger les droits et les liberté des citoyens, de respecter et protéger la Constitution de la Fédération de Russie", a déclaré le président russe.

De violentes échauffourées ont eu lieu à Moscou dimanche à la veille de la prise de fonctions de Vladimir Poutine. [Ivan Sekretarev]
De violentes échauffourées ont eu lieu à Moscou dimanche à la veille de la prise de fonctions de Vladimir Poutine. [Ivan Sekretarev]

Une trentaine de salves de canon ont été tirées à l'extérieur et les cloches des églises du Kremlin ont sonné à toute volée. Vladimir Poutine s'est vu remettre la valise contenant le dispositif de communication permettant de déclencher une attaque nucléaire. Il a ensuite assisté avec son épouse Lioudmilla à une bénédiction prononcée par le Patriarche Kirill.

Un impressionnant dispositif de sécurité avait été installé aux abords du Kremlin et dans le centre de Moscou où des milliers de policiers ont été déployés pour assurer la sécurité. (lire encadré)

Un "tandem" au pouvoir

Elu le 4 mars avec près de 64% des voix à l'issue d'un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition, Vladimir Poutine a repris les clés du Kremlin qu'il avait quitté en 2008 pour devenir Premier ministre, faute de pouvoir effectuer plus de deux mandats consécutifs de président, selon la Constitution.

L'ex-agent du KGB avait alors laissé la place à un subordonné, Dmitri Medvedev, dont il a déposé la candidature ce lundi comme Premier ministre, le "tandem" semblant ainsi s'installer durablement au pouvoir.

ats/dk/bri

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Vague de protestation

Alors que les huit premières années de la présidence Poutine (2000-2008) ont été marquées par une reprise en main du pays et une certaine stabilité, après les années libérales mais chaotiques du mandat de Boris Eltsine, ce troisième mandat, passé à six ans, s'annonce plus difficile dans une société où la soif de changements n'a jamais été aussi grande depuis la chute de l'URSS en 1991.

Des opposants ont essayé lundi de se rassembler aux abords du Kremlin pour dénoncer le retour au pouvoir de Vladimir Poutine, une action qui n'avait pas été autorisée. La police de Moscou a annoncé avoir interpellé quelque 120 personnes, dont l'ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov.

La veille de cette cérémonie, une manifestation de l'opposition réunissant de 8000 à plusieurs dizaines de milliers de participants à Moscou, selon les autorités et les organisateurs, avait été réprimée par la police à coups de matraque. Vingt-neuf policiers ont été blessés au cours des heurts qui ont suivi. La police a indiqué avoir interpellé 436 personnes, dont le leader du Front de Gauche, Sergueï Oudaltsov et le blogueur anti-corruption Alexeï Navalny.

Fin 2011, Vladimir Poutine s'est retrouvé confronté à une vague de contestation inédite de la part de la population, massivement descendue dans la rue pour dénoncer le trucage des élections législatives, puis présidentielle, et la corruption qui gangrène le pays.