L'opposante birmane, Aung San Suu Kyi, a lancé samedi un appel à la démocratie, demandé la libération des prisonniers politiques dans son pays et s'est dite prête à jouer "tout rôle" en vue de la réconciliation nationale.
Dans son discours d'acceptation du prix Nobel de la Paix 1991, lors d'une cérémonie chargée d'émotion, la "Dame de Rangoun" a déclaré qu'"un prisonnier d'opinion est un de trop (...). S'il vous plaît, souvenez-vous d'eux et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour parvenir au plus tôt à leur libération inconditionnelle".
"Enfin là", 21 ans après l'attribution du prix
Peu avant, inaugurant la cérémonie, le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland, a accueilli la lauréate puis a déclaré espérer que le dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo, lauréat en 2010, puisse venir un jour à son tour à Oslo.
Plus de deux décennies après avoir reçu le prix, "Aung San Suu Kyi est enfin là", a-t-il-dit dans un discours en l'honneur de l'icône mondiale de la démocratie, qui effectue son premier déplacement en Europe en 24 ans, après des années d'assignation à résidence.
Elle défend un "optimisme prudent"
Aung San Suu Kyi, qui portait une longue écharpe mauve et le lungi traditionnel, a dit sa conviction dans la transition de son pays d'un régime militaire vers la démocratie avec "un optimisme prudent" et non avec "une foi aveugle". "Si je défends un optimisme prudent ce n'est pas parce que je ne crois pas dans l'avenir mais c'est parce que je ne veux pas encourager une foi aveugle", a-t-elle dit.
Recevoir le prix Nobel de la Paix en 1991, alors qu'elle était en résidence surveillée, lui a donné l'espoir de continuer son combat et "a ouvert une porte dans (son) coeur", a-t-elle encore déclaré.
afp/jzim