Neuf personnes ont été tuées et 84 blessées à Tripoli, dans le nord du Liban, lors de trois jours de combats confessionnels liés au conflit en Syrie voisine, selon un nouveau bilan communiqué mercredi par des sources sécuritaire et hospitalière.
Dans l'après-midi un cessez-le-feu a été décrété après une réunion de notables de Tripoli, mais neuf personnes ont été blessées par des tirs sporadiques lorsque des habitants ont tenté de rentrer chez eux, selon des sources sécuritaires.
Les accrochages à l'arme automatique et au lance-roquettes ont opposé depuis lundi des bandes issues de deux quartiers misérables séparés par une rue: Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime syrien, et Jabal Mohsen, alaouite et partisan du président Bachar al-Assad. Ce dernier est de confession alaouite, une branche du chiisme minoritaire en Syrie.
Violences tous azimuts
En Syrie voisine, les combats ne connaissent aucun répit avec la mort mercredi de 77 personnes, en majorité des civils, à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'armée syrienne a notamment intensifié ses raids meurtriers sur des secteurs rebelles à Damas et Alep.
Appuyés par des hélicoptères et l'artillerie lourde, des soldats syriens ont lancé une importante opération à Kafar Soussa, dans l'ouest de Damas, et sa banlieue qui a fait au moins 22 morts tandis qu'un attentat à la voiture piégée a tué trois personnes à Doummar, près de la capitale, a précisé l'OSDH.
Cette organisation, proche des rebelles, a par ailleurs accusé les troupes du régime d'avoir tué 42 civils dans une opération mardi contre la ville de Maadamiyat al-Cham, à 6 kilomètres de Damas. Certaines victimes auraient été sommairement exécutées.
La bataille d'Alep continue
Ailleurs dans le pays, l'aviation du régime a bombardé des secteurs rebelles du sud d'Alep, la grande métropole du Nord où les insurgés opposent une résistance farouche aux forces régulières depuis plus d'un mois.
L'armée a tiré des obus sur des quartiers de l'est de la ville et des combats font rage dans plusieurs secteurs de la cité, selon l'OSDH. La veille, soldats et rebelles ont tous deux affirmé avoir gagné du terrain à Alep, les insurgés affirmant contrôler près des deux-tiers de la cité, ce que dément Damas.
afp/dk
Le régime évoque une démission d'Assad
Le vice-Premier ministre syrien a affirmé mardi à Moscou qu'un départ de Bachar al-Assad, réclamé par une partie des Syriens, ne pouvait être posé comme préalable à un dialogue.
De manière surprenante, il a toutefois ajouté que cette question pouvait être discutée dans le cadre de négociations.
De son côté, l'opposition exclut tout dialogue avant le départ du président, dont la famille gouverne le Syrie depuis plus de quatre décennies.
Des milliers de morts en 17 mois de conflit
Depuis le début des manifestations contre le régime Assad en mars 2011, plus de 23'000 personnes ont péri selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), et 17'000 selon l'ONU.