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Le mouchard de la police allemande plus redoutable qu'imaginé

La polémique est relancée en Allemagne autour du logiciel espion de la police fédérale destiné à la surveillance des ordinateurs. Des documents administratifs montrent que la portée du mouchard est encore plus large qu'on ne l'avait imaginé à l'époque.

La blogueuse allemande Anne Roth a obtenu et publié sur Internet des documents officiels allemands qui montrent que la portée du mouchard dont dispose le ministère fédéral allemand de l'Intérieur - et donc la police fédérale allemande - est encore plus large qu'imaginé lorsque l'affaire a éclaté en 2011.

Le site d'information en ligne Numerama précise que les informations obtenues sont tirées d'une enquête parlementaire sur les dépenses engagées par le ministère, qui s'occupe notamment de la sécurité et des technologies de l’information et de la communication. On y découvre que d'importants montants - des centaines de milliers d'euros - sont notamment affectés à la surveillance des courriels sur Gmail, Yahoo ou MSN, mais aussi les discussions instantanées sur Facebook ou encore les discussions sur Skype.

Témoignage de la blogueuse

"Ce qui m'a vraiment surpris", explique Anne Roth interrogée par la RTS, "c'est que le ministère établit de façon précise une liste détaillée des dépenses concernant la sécurité informatique destinée à la protection des frontières ou à la police. On y découvre qu'ils sont capables de surveiller nos discussions sur Facebook, mais également  de lire des mails sur Yahoo ou surveiller Skype. On n'avait jusqu'à présent pas de preuve de ça, mais ce document démontre comment et combien d'argent on met pour nous surveiller."

Un logiciel de surveillance à large spectre

La polémique était née l'an dernier. Un groupe de hackers allemands, le Chaos Computer Club, avait découvert que la police allemande disposait d'un logiciel espion permettant d'intercepter et d'envoyer des données sur n'importe quel ordinateur, mais également de contrôler ces machines à distance. Finalement, pourtant, l'affaire s'était relativement vite tassée.

Numerama souligne que ces logiciels peuvent également servir à envoyer des données ou même à installer des modules supplémentaires à distance. Le site laisse entendre par là qu'il serait tout à fait faisable, par exemple, d'insérer des fausses preuves ou d'en faire disparaître de vraies…

Nicolae Schiau/oang

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