Alors que le monde politique français était en ébullition suite à de violentes attaques du ministre de l'Intérieur français Manuel Valls à l'encontre de l'opposition de droite (lire: La séance de l'Assemblée nationale française finit en brouhaha général), François Hollande tenait mardi à l'Elysée la première grande conférence de presse de son mandat.
Durant près de deux heures et demie et devant 400 journalistes, le président de la République a tenté de rassurer les Français, alors que sa cote de popularité plonge inexorablement depuis son entrée en fonction. Sans surprise, la crise économique a accaparé l'essentiel de son intervention et des questions qui ont suivi.
Pas de "choc de compétitivité"
François Hollande a ainsi contesté l'opinion selon laquelle la politique menée depuis six mois est hostile aux plus fortunés. "Ce n'est pas une mise en accusation de ceux qui ont le plus, ce n'est pas non plus une spoliation que de demander la solidarité", a déclaré le chef de l'Etat.
Le président français a aussi nié tout "tournant" dans sa politique. Il a ainsi rejeté l'idée d'un "choc de compétitivité", affirmant qu'il n'avait "pas voulu affaiblir le pouvoir d'achat" des Français en 2013. "On m'avait dit, il faut faire un choc. Cela faisait chic, paraît-il", a ironisé le chef de l'Etat, mais "l'économie n'aime pas les chocs".
La semaine dernière, le gouvernement français avait annoncé un crédit d'impôt pour les entreprises de 20 milliards d'euros sur 3 ans, 10 milliards d'économies supplémentaires et une hausse de la TVA. L'objectif de ces mesures préconisées par le rapport Gallois était de relancer la compétitivité de la France.
La Grèce a droit à l'aide promise
Sur le plan européen, François Hollande a estimé que la Grèce devait recevoir le soutien "promis" de l'Europe et du Fonds monétaire international (FMI), après l'adoption par le Parlement grec d'"un nouveau plan, dur, avec une réduction des déficits".
Presque au même moment, devant le Parlement européen à Bruxelles, le ministre grec des Finances Yannis Stournaras jugeait que le risque que la Grèce tombe en faillite était très élevé et appelait à prendre en compte les "limites" que peut supporter son pays.
agences/dk
Paris reconnaît l'opposition syrienne
François Hollande a annoncé mardi que la France reconnaissait la Coalition nationale syrienne, formée le week-end dernier à Doha au Qatar, "comme la seule représentante du peuple syrien". La France est la première puissance occidentale à franchir ce pas.
Alors que l'Occident refusait jusqu'à présent d'armer l'opposition arguant notamment de son manque d'unité, François Hollande a indiqué que la question de la livraison d'armes allait être "nécessairement reposée".
La France "n'interviendra pas" au Mali
Sur le dossier malien, François Hollande a répété que la France n'interviendra "en aucun cas elle-même" au Mali. Mais l'occupation du nord du pays par des "groupes terroristes" est "suffisamment grave pour que la France puisse aider les Africains à s'organiser face à cette menace", a-t-il ajouté.