Quatre militantes du mouvement Femen, en faveur du droit des femmes et des homosexuels, se sont déshabillées place Saint-Pierre à Rome dimanche, pendant que le pape récitait l'Angelus. L'action n'a duré que quelques minutes et elles ont été immédiatement interpellées.
Les quatre femmes s'étaient placées au côté de l'Arbre de Noël sur la place devant la basilique Saint-Pierre. Dès que le pape est apparu à sa fenêtre pour l'Angelus, elles se sont mises torse nu en quelques secondes, devant des fidèles interloqués.
Les militantes arboraient sur la poitrine l'inscription "shut up" (tais-toi) et dans le dos "In gay we trust", allusion à "in god we trust" (en Dieu nous croyons, devise officielle des Etats-Unis) et certaines brandissaient des pancartes sur lesquels était inscrit en gros caractères noirs "Tais-toi".
Symboliques actions "topless"
Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions "topless" en Russie, en Ukraine ou encore à Londres. En septembre, elles ont installé à Paris "le premier centre d'entraînement" au "nouveau féminisme". Ces féministes d'un nouveau genre militent également pour la démocratie et contre la corruption.
Cette nouvelle action des Femen est intervenue au moment où se tenait à Paris une grande manifestation contre le projet du gouvernement socialiste français de légaliser le mariage homosexuel, à l'appel d'un collectif soutenu par l'Eglise catholique et l'opposition de droite. (Lire: Grand rassemblement contre le mariage homosexuel en France)
ats/afp/olhor
L'homosexualité fait débat en Italie
Dans le même temps à Rome, un collectif s'affirmant "indépendant, apolitique et aconfessionnel", a appelé à une manifestation dans l'après-midi devant le Palais Farnese, l'ambassade de France en Italie, "pour la défense de la famille naturelle composée d'un homme et d'une femme".
Par ailleurs, le journal du Vatican, a critiqué dimanche l'attribution par la justice italienne de la garde d'un enfant de divorcés à la mère vivant avec une autre femme. La Cour de cassation avait rejeté vendredi l'appel du père du garçon, qui estimait que son fils ne bénéficierait pas d'une éducation équilibrée en étant élevé par un couple lesbien.
Les magistrats ont jugé que l'idée selon laquelle un couple homosexuel ne pouvait éduquer normalement un enfant constituait "un véritable préjugé". Cet "arrêt historique" avait été salué par les associations de défense des droits des homosexuels. Dans un éditorial, l'"Osservatore Romano" a affirmé qu'un enfant privé de père ou de mère grandit souvent dans des conditions difficiles.