"Les agences américaines et occidentales du renseignement ont examiné des données classifiées montrant qu'Israël a très probablement mené un raid aérien dans la période de jeudi à vendredi" alors que ce pays faisait voler des avions de combat au-dessus du Liban, a affirmé vendredi la chaîne de télévision CNN, citant deux responsables américains.
Interrogés, la Maison Blanche et le Pentagone se sont d'abord refusés à tout commentaire. Avant que le président des Etats-Unis Barack Obama estime samedi qu'Israël avait le droit de vouloir se protéger contre un transfert d'armes syriennes au Hezbollah libanais, en refusant toutefois de confirmer un raid israélien visant des armements syriens.
Israël gardait de son côté le silence samedi, tout en répétant qu'il surveillait le transfert d'armes au Hezbollah libanais.
"Trois survols israéliens"
Un communiqué de l'armée libanaise vendredi fait état de trois survols de deux chasseurs-bombardiers israéliens entre jeudi soir et vendredi. La première fois, les appareils sont entrés à la hauteur de Saïda (sud du Liban), trois heures plus tard, deux autres ont pénétré à la hauteur de Jounié (au nord de la capitale) et les derniers ont survolé à hauteur de Beyrouth.
Selon la chaîne MSNBC, citant aussi des responsables américains, "des responsables israéliens ont reconnu vendredi soir avoir lancé un raid aérien qui a touché l'intérieur de la Syrie". Israël n'aurait cependant pas visé des stocks d'armes chimiques, selon CNN.
Revendications israéliennes
L'Etat hébreu a souvent dit qu'il ne permettrait pas que des armes soient transférées de Syrie au Hezbollah.
Israël avait déjà revendiqué à demi-mot la responsabilité d'une opération aérienne fin janvier contre des installations militaires en Syrie, s'attirant des menaces de l'Iran.
agences/hend/olhor
Au moins 62 morts à Banias
Des centaines de familles sunnites ont fui samedi la ville syrienne de Banias, sur la côte méditerranéenne, par crainte de massacres. Au moins 62 corps ont été découverts samedi dans cette ville prise d'assaut la veille par les forces du régime de Bachar al-Assad, selon l'opposition.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres et proche de l'opposition, a diffusé une vidéo sur internet montrant les corps mutilés de dix personnes, dont cinq enfants, qui ont été tuées, selon l'organisation, dans le quartier de Ras al Nabaa, un quartier du sud de Banias.
Pas de soldats américains en Syrie
Le président américain Barack Obama a côté affirmé vendredi soir ne pas prévoir a priori d'envoyer des soldats américains sur le territoire syrien s'il était prouvé que le régime de Bachar al-Assad avait eu recours à son stock d'armes chimiques.
La veille, les Etats-Unis, par la voix du secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, avaient pour la première fois publiquement envisagé d'armer les rebelles syriens. Washington s'est jusqu'à présent cantonné à une aide humanitaire et "non létale" aux rebelles.
Selon un sondage diffusé mardi par le New York Times et CBS News, 62% des Américains estiment que les Etats-Unis n'ont aucune responsabilité particulière à intervenir entre les forces d'Assad et les rebelles.