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John Kerry a défendu une intervention en Syrie devant le Sénat

Le Sénat américain auditionne trois hauts responsables concernant l'éventualité d'une intervention militaire contre la Syrie. [AP/Charles Dharapak]
Le Sénat américain auditionne trois hauts responsables concernant l'éventualité d'une intervention militaire contre la Syrie. - [AP/Charles Dharapak]
Le secrétaire d'Etat américain était auditionné mardi soir par le Sénat sur la question des frappes en Syrie. Il a affirmé que des preuves sur l'utilisation d'armes chimiques seraient présentées à Vladimir Poutine lors du G20.

A Washington, la campagne lancée par le président Barack Obama pour convaincre le Congrès de donner son feu vert la semaine prochaine à des frappes en Syrie est entré mardi dans le vif du sujet, avec l'audition au Sénat du secrétaire d'Etat John Kerry, du chef du Pentagone Chuck Hagel et du général Martin Dempsey, le plus haut gradé américain.

"Il faut se lever et agir"

"Ce n'est pas le moment d'être isolationniste dans un fauteuil. Ce n'est pas le moment d'être spectateur d'un massacre. Il faut se lever et agir", a plaidé le secrétaire d'Etat américain John Kerry, pour qui "l'inaction des Etats-Unis enverrait un message d'impunité à ceux qui cherchent à utiliser des armes de destruction massive".

Il a ajouté que Barack Obama présenterait des preuves sur l'usage d'armes chimiques à Vladimir Poutine lors du G20.

L'envoi de troupes au sol pas totalement exclu

Par ailleurs, il a expliqué qu'un seul scénario pourrait conduire à l'envoi de troupes au sol, la nécessité de sécuriser l'arsenal chimique si le régime venait à imploser.

Son confrère du Pentagone, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, a pour sa part exposé les objectifs d'une action militaire, soit "diminuer la capacité" du régime syrien à perpétrer d'autres attaques chimiques et le "dissuader" de recourir à nouveau à son arsenal.

Manifestations pendant l'audition

L'audition a été, à plusieurs reprises, interrompue par des militants opposés à une intervention militaire, qui exprimaient bruyamment leur opinion.

Les débats se poursuivront demain avec notamment un briefing classifié réservé aux sénateurs.

afp/vkiss/tyf

Le fil twitter de Pierre Gobet, correspondant à Washington:

>> A lire aussi : La Suède accordera l'asile à tous les Syriens qui en feront la demande

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Le président de la Chambre soutient Obama

Le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner a annoncé mardi qu'il soutiendrait le projet de résolution de Barack Obama. Il vise à lancer des frappes militaires contre la Syrie.

"Je vais soutenir l'appel du président en faveur d'une action" en représailles à l'utilisation d'armes chimiques, a déclaré M. Boehner à l'issue d'une rencontre des principaux responsables parlementaires américains à la Maison Blanche avec le président.

La France appelle à une union en Europe

Le président français François Hollande a déclaré mardi qu'il s'adresserait à ses concitoyens lorsqu'il disposerait de tous les éléments en vue d'une éventuelle frappe contre la Syrie. Prié de dire s'il soumettrait sa décision au vote du Parlement français, François Hollande a éludé la question et souligné que la France n'agirait pas seule si le Congrès américain refusait son feu vert à Barack Obama.

Par ailleurs, il a appelé l'Europe à s'unir sur le dossier syrien, se montrant confiant qu'elle "le fera". Avec l'Allemagne, "nous nous retrouvons, président allemand, président français, avec la même indignation, la même condamnation" après l'attaque chimique en Syrie du 21 août, a-t-il déclaré à Paris au cours d'une conférence de presse avec le président allemand Joachim Gauck. "C'est l'Europe qui doit aussi se réunir sur ce dossier. Elle le fera, chacun avec sa responsabilité", a-t-il ajouté alors que la France est isolée jusqu'à présent en Europe en faveur d'une action armée.

Les Américains opposés à une intervention en Syrie

Les Américains apparaissent largement opposés à des frappes de leur pays contre le régime syrien, révèlent deux sondages publiés mardi.

Près d'une personne interrogée sur deux (48%) se dit opposée à des frappes aériennes américaines contre la Syrie, contre 29% qui s'y disent favorables (et 23% sans opinion), selon un sondage réalisé par le Pew Research Center for the People and the Press.

L'opposition apparaît encore plus marquée dans un autre sondage réalisé pour ABC et le Washington Post: 36% des personnes interrogées disent soutenir cette éventualité, contre 59% qui s'y opposent (5% se disent sans opinion).

Mise en garde de Ban Ki-moon

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a mis en garde contre les risques d'une "action punitive". Il a mis en avant l'impact qu'elle pourrait avoir "sur les efforts pour empêcher d'autres effusions de sang et faciliter un règlement politique du conflit".

Il a aussi estimé que toute action militaire devait passer par le Conseil de sécurité de l'ONU, qu'il a exhorté à "surmonter le blocage" actuel entre Occidentaux et Russes.

"Je demande aux membres du Conseil de s'unir et de définir une réponse appropriée au cas où les accusations à propos des armes chimiques se révéleraient vraies", a-t-il déclaré.