L'Agence de sécurité nationale américaine, la NSA, a récupéré près de 200 millions de sms par jour dans le monde, de façon non ciblée, pour en extraire des renseignements, a rapporté jeudi le quotidien britannique The Guardian.
Ces informations, révélées dans le cadre d'une enquête menée conjointement par le journal et la chaîne Channel 4 News, se basent sur des documents transmis par l'ancien consultant informatique Edward Snowden, réfugié en Russie.
Nom de code "Dishfire"
Elles sont publiées à la veille d'un discours du président américain Barack Obama qui doit annoncer vendredi une série de réformes des méthodes de surveillance, en réponse à la controverse sur les programmes américains d'espionnage déclenchée par Snowden.
Le programme de la NSA sur les sms, qui a pour nom de code "Dishfire", récupère "à peu près tout ce qu'il peut", selon des documents du GCHQ, le pendant britannique de la NSA, cités par le Guardian, plutôt que de se cantonner aux communications de personnes faisant l'objet d'une surveillance.
afp/olhor
Renseignements divers et variés
The Guardian indique s'appuyer aussi sur un document de la NSA datant de 2011, sous-titré "Les SMS: une mine d'or à exploiter" révélant que le programme a permis de collecter en moyenne 194 millions textos par jour en avril cette année-là.
La NSA se sert de cette base de données pour en extraire des renseignements sur les projets de voyages, les contacts, les transactions financières des détenteurs de téléphones portables, y compris les individus qui ne sont soupçonnés d'aucune activité illégale, selon le journal.
Le programme consiste à recueillir et à analyser des messages automatiques tels que ceux signalant les appels en absence ou les frais de "roaming" à l'étranger, ainsi que les textos envoyés par les banques.
La NSA dit respecter le cadre légal
La NSA a de son côté assuré qu'elle respectait le cadre légal: "Dishfire est un système qui gère et collecte des données SMS récupérées légalement".
"La NSA travaille activement à expurger les données superflues (concernant les citoyens américains, ndlr), ainsi que celles des innocents citoyens étrangers aussi tôt que possible dans le processus" de collecte, se défend l'agence américaine dans un communiqué.