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Radios et TV françaises critiquées pour leur couverture des attentats

Les télévisions sont montrées du doigt pour leur traitement de l'information en direct. [BFMTV]
Couverture des attentats de Paris, les TV françaises critiquées / Audio de l'info / 1 min. / le 13 janvier 2015
Alors que certaines familles d'otages critiquent le comportement des médias lors des récents attentats, le Conseil supérieur de l’audiovisuel français convoque radios et télévisions pour analyser leur travail.

Les chaînes de télévision et les radios françaises ont été convoquées à une réunion sur leur traitement des attentats de la semaine dernière et de leurs suites, a annoncé lundi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Certains de ces médias ont été critiqués, notamment par des familles de victimes.

L'épouse de l'un des otages du supermarché juif de Paris accuse ainsi BFMTV d’avoir mis la vie de son mari en danger en révélant sur son antenne que des personnes étaient cachées dans une chambre froide. La chaîne, de son côté, affirme avoir eu l’assurance que cette information ne compromettait pas la sécurité des otages.

Djihadistes informés des recherches

La police elle aussi estime que le travail des journalistes a gêné l’action des forces de l’ordre. Elle souligne que les médias ont notamment informé les djihadistes présumés des lieux où étaient menées les recherches.

Le gendarme de l'audiovisuel français avait lui-même appelé radios et télévisions à "agir avec le plus grand discernement", dès la semaine dernière.

Les médias sont également critiqués sur les réseaux sociaux pour avoir diffusé les conversations avec les preneurs d'otages. A nouveau particulièrement visée, BFMTV se défend en indiquant avoir expurgé de ces entretiens tout ce qui pouvait relever de la propagande.

oang

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"Il faut une certaine rétention d'information"

Homme de radio et de télévision, le député européen centriste Jean-Marie Cavada estime que le phénomène est nouveau et qu'il est nécessaire de redéfinir certains équilibres entre information et sécurité.

"Il y a une limite où il est nécessaire d'avoir suffisamment de rétention d'information pour ne pas contrarier l'action policière", explique-t-il.

La juste mesure, poursuit l'ancien présentateur de La Marche du siècle, c'est probablement de ne pas renseigner avec précision sur l'état, le positionnement des forces de police, de façon à ne pas donner des armes supplémentaires aux agresseurs.

"Il ne s'agit pas d'aider les gouvernements ou la police, il s'agit de protéger la vie des otages".