Syriza, le parti de gauche radicale anti-austérité, a remporté une large victoire aux élections législatives grecques dimanche, devançant nettement le parti de droite au pouvoir, selon des résultats encore partiels en fin de soirée.
Après dépouillement de près de 40% des bulletins de vote, Syriza obtenait 35,73% contre 28,48% à la Nouvelle Démocratie du Premier ministre conservateur Antonis Samaras, qui a reconnu sa défaite.
Les résultats définitifs devaient être connus lundi matin.
Explosion de joie
La projection du ministère de l'Intérieur donnait ainsi 148 sièges à Syriza, alors qu'il en faut 151 pour obtenir la majorité absolue. "Cela semble être une victoire historique" et c'est "un message qui n'affecte pas seulement les Grecs, mais qui résonne dans toute l'Europe", a réagi le porte-parole de Syriza.
La victoire a été saluée par une explosion de joie au QG de campagne de Syriza, une tente dressée dans le centre-ville d'Athènes. Des centaines de personnes, venues de toute l'Europe, ont agité des drapeaux.
Le Pasok défait
Le parti d'inspiration néonazie Aube dorée semblait s'installer à la troisième place, avec 6,39% des suffrages et 17 sièges (un de moins qu'en 2012), devant Potami "La rivière", nouveau parti de centre gauche, qui obtenait 5,77% et 16 sièges., toujours selon les résultats partiels portant sur quelque 40% des bulletins.
Les socialistes du Pasok, pilier de la vie politique grecque durant quarante ans, obtenaient 4,88% et 13 sièges, contre 33 en 2012.
Selon le ministère de l'Intérieur sept partis auront des sièges, ceux ayant obtenu moins de 3% des voix n'y ayant pas droit.
Le plus jeune Premier ministre?
Si les résultats se confirment, Alexis Tsipras, 40 ans, deviendra le plus jeune Premier ministre du pays depuis 150 ans.
Le parti de gauche Syriza, devrait être en mesure de constituer un nouveau gouvernement d'ici mercredi matin. Un dirigeant du parti l'a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi.
Alexis Tsipras, devrait être investi Premier ministre "mardi soir ou au plus tard mercredi matin", a ajouté ce responsable.
Le scrutin était attendu anxieusement par les partenaires européens d'Athènes. Ils sont inquiets de la volonté de Syriza de "fermement" renégocier l'énorme dette grecque et défier de manière inédite les programmes d'austérité imposée par l'Union européenne.
Le succès de Syriza va donner en revanche un grand espoir aux autres formations de gauche radicale en Europe, comme Podemos en Espagne, ou le Parti de gauche en France.
agences/lan
"Le peuple grec laisse l'austérité derrière lui"
Alexis Tsipras, le dirigeant de Syriza, a déclaré dimanche que "le peuple grec a écrit l'Hitoire" et "laisse l'austérité derrière lui" en donnant la victoire aux élections législatives à son parti de la gauche radicale grecque.
"C'est un signe important pour l'Europe qui change", a ajouté Alexis Tsipras devant des milliers de personnes rassemblées sur l'esplanade de l'Université d'Athènes.
"Le verdict du peuple grec signifie la fin de la troïka", cette structure de supervision de l'économie grecque conduite par l'UE, la BCE et le FMI et qui s'est engagée depuis 2010 à lui prêter quelque 240 milliards d'euros en échange d'une austérie drastique.