"Nous pouvons constater que (...) les deux moteurs n'ont exercé aucune poussée" dans les instants ayant précédé l'accident, a déclaré vendredi le directeur du Conseil de sécurité de l'aviation civile, en charge de l'enquête sur le crash spectaculaire d'un avion de la compagnie taïwanaise TransAsia à Taipei.
Une alarme s'est déclenchée signalant l'extinction du moteur droit alors que l'avion se trouvait à moins de 400 mètres d'altitude. Pour une raison inconnue, le pilote a aussitôt éteint le moteur gauche puis tenté de le redémarrer, sans y parvenir.
"SOS" à 10h54'35'
"Nous avons entendu un 'SOS' à 10:54.35'", a précisé le spécialiste. "Nous n'avons pas encore déterminé pourquoi le moteur (gauche) a été éteint manuellement. Nous tentons toujours d'interpréter les données des boîtes noires."
Le bimoteur s'est abîmé mercredi dans les eaux d'une rivière peu après son décollage de Taipei, avec 53 passagers et cinq membres d'équipage à bord. Le crash a fait au moins 35 victimes.
afp/ptur
L'avion a eu un problème de moteur
La Direction de l'aviation civile taïwanaise (CAA) a révélé vendredi que l'avion avait connu un problème de moteur lors de son vol de livraison en avril dernier entre Toulouse (sud-ouest de la France) et l'Asie.
"Un des moteurs avait perdu sa puissance pendant le vol et avait dû être remplacé par le fabricant", Pratt & Whitney Canada, a indiqué un responsable des normes à la CAA.
Toutefois pour le site internet spécialisé flightradar24, le pilote a vraisemblablement commis une erreur. "Les données de la boîte noire suggèrent que les pilotes ont pu éteindre le mauvais moteur et perdu toute puissance une minute après le décollage", affirme le site sur Twitter.
Le pilote a tenu le manche jusqu'au dernier moment
Le pilote fait partie des 35 victimes. Son corps a été retrouvé dans le cockpit, les deux mains cramponnées à la poignée de commande de direction, et les deux jambes fracturées, selon le quotidien taïwanais China Times.
"Il s'est efforcé de tenir le manche jusqu'au dernier moment, avant que l'avion ne plonge dans la rivière, pour tenter de contrôler sa direction et de limiter les dégâts", affirme le quotidien, citant des sources proches de l'enquête.