Modifié

L'Eurogroupe refuse de prolonger l'aide à la Grèce au-delà du 30 juin

Grèce - Dette: Alexis Tsipras tente un coup de poker avec un référendum
Grèce / Dette: Alexis Tsipras tente un coup de poker avec un référendum / 19h30 / 2 min. / le 27 juin 2015
L'Eurogroupe a refusé samedi l'extension du programme d'aide financière à la Grèce. Les ministres des Finances européens considèrent que le référendum grec "ferme la porte à la poursuite des discussions".

Les ministres des Finances de la zone euro ont rejeté samedi la demande grecque d'extension "de quelques semaines" du programme d'assistance financière, ce que réclamait Athènes pour pouvoir organiser le référendum prévu le 5 juillet.

>>Lire: La Grèce dégaine l'arme ultime du référendum face à ses créanciers

Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a confirmé lors d'une conférence de presse que le programme en cours allait expirer le 30 juin. Les 15,3 milliards d'euros qu'il contient encore cesseront d'être disponibles après cette date.

La réunion de l'Eurogroupe sera suivie par une rencontre séparée "pour discuter des conséquences", à laquelle la Grèce ne participera pas.

"Le refus d'une extension (de l'aide) entamera certainement la crédibilité de l'Eurogroupe comme union démocratique et je crains que le préjudice ne soit permanent", a réagi samedi à Bruxelles le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, affirmant que son pays "continue de se battre pour un accord d'ici mardi" avec les créanciers.

Il a suggéré samedi que la Banque centrale européenne (BCE) verse directement au Fonds monétaire international 1,9 milliard d'euros, ce qui couvrirait la somme due par la Grèce à l'institution le 30 juin, et éviterait au pays d'être en défaut de paiement.

Le référendum grec "a fermé la porte aux discussions"

"Je suis très négativement surpris" par la nouvelle, avait assuré plus tôt samedi Jeroen Dijsselbloem à son arrivée à la réunion d'urgence consacrée à la situation financière de la Grèce.

"C'est une triste décision pour la Grèce car cela a fermé la porte à la poursuite des discussions", a-t-il affirmé, reflétant le sentiment de colère de plusieurs ministres des Finances au sein de la zone euro.

Pourtant après la réunion de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem a toutefois estimé que "la porte est ouverte à d'autres discussions avec la Grèce".

"Une très désagréable surprise"

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble, a estimé de son côté que le gouvernement grec avait "mis fin unilatéralement aux négociations". L'annonce d'un référendum est "une très désagréable surprise. C'est un jour triste en particulier pour le peuple grec", a renchéri le ministre finlandais Alexander Stubb.

"Le plan B (un possible défaut de paiement du pays, ndlr) est en train de devenir le plan A", a-t-il ajouté. Athènes a "fermé la porte à la poursuite des discussions" sur un plan pour éviter au pays un défaut de paiement le 30 juin, date d'un remboursement de 1,5 milliard d'euros que le pays ne peut honorer, sans aide financière de ses créanciers.

ats/reuters/mre

Publié Modifié

Réunion d'urgence de la BCE dimanche

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) devrait se réunir dimanche, sans doute par téléphone, pour décider de la marche à suivre alors que la Grèce se dirige vers le défaut de paiment et une possible panique bancaire.

Une telle réunion aura "vraisemblablement" lieu dimanche, a indiqué à l'AFP une source bancaire.

Le conseil des gouverneurs, qui réunit les six membres du directoire de l'institution et les 19 gouverneurs des banques centrales de la zone euro, prend entre autres les décisions sur le maintien à flot des banques grecques au moyen de prêts d'urgence.

"Le destin de la Grèce est de rester dans la zone euro"

Le "destin" de la Grèce est de rester dans la zone euro, d'où "aucun pays ne souhaite sa sortie", a affirmé samedi à Bruxelles le ministre français des Finances, Michel Sapin, tandis qu'Athènes se dirige tout droit vers un défaut de paiement.

"Les 18 pays ont tous dit clairement que la Grèce est dans l'euro, qu'elle devait rester dans l'euro, quelles que soient les difficultés du moment", a insisté Michel Sapin.