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Un corps de gardes-frontière européens devrait bientôt voir le jour

L’espace Schengen a été malmené ces derniers temps
La Commission européenne veut protéger l'espace Schengen / 19h30 / 1 min. / le 15 décembre 2015
L'Union européenne a dévoilé mardi un projet de corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. La Commission souhaite pouvoir le déployer également contre un Etat récalcitrant.

Les mesures dévoilées mardi par l'exécutif européen "vont augmenter la sécurité pour nos citoyens", a souligné Dimitris Avramopoulos, après la présentation de ce nouvel organe.

Bâtie sur les bases de l'agence européenne Frontex, ce corps s'appuierait sur un personnel permanent de 1000 personnes à l'horizon 2020 et "les Etats membres devront mettre à sa disposition au moins 1500 gardes-frontière" mobilisables en quelques jours.

Des débats qui promettent d'être compliqués

Le projet dévoilé devant le Parlement doit encore être approuvé par les eurodéputés ainsi que par le Conseil de l'UE (qui représente les Etats membres), au terme d'un processus qui peut prendre de longs mois.

Les débats promettent d'être difficiles, le projet touchant à la souveraineté des Etats. La Commission souhaite en effet que le nouveau corps européen de gardes-frontière et de gardes-côtes ait un "droit d'intervenir" y compris dans des Etats ne le souhaitant pas, en dernier recours.

L'initiative vise particulièrement la Grèce, en première ligne sur la frontière sud-est de l'espace Schengen, où les pouvoirs publics peinent à gérer les arrivées massives de migrants et de réfugiés (au moins 700'000 depuis le début de l'année, d'après Frontex).

Une question de confiance

Que fera la Commission si cet Etat maintient son refus? Il y "aurait un problème pratique", admet une source à la Commission, mais "une telle décision s'imposerait aux Etats membres" et un refus constituerait "une infraction" aux lois européennes.

Les responsables européens ont souligné cependant que les Etats pourraient s'opposer à un tel déploiement si une majorité de pays de l'UE votaient contre.

Pour Yves Bertoncini, directeur de l'Institut Jacques Delors à Paris, ce corps sera accepté si les pays-membres peuvent se faire confiance entre eux pour surveiller les frontières.

>>> Ecoutez l'interview d'Yves Bertoncini mardi soir dans l'émission Forum:

afp/kg/asch

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Pour sauver Schengen

L'enjeu de cette nouvelle instance est d'éviter que le chaos aux frontières extérieures ne provoque la fin de la libre circulation dans l'espace Schengen, un des piliers de l'UE. Selon la Commission, il y a eu près de 1,5 million de franchissements illégaux de frontières depuis janvier, par des migrants poursuivant leur route sans être dûment enregistrés.

Cette situation a déjà conduit plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Autriche ou encore la Suède, à rétablir provisoirement des contrôles aux frontières intérieures, illustrant la confiance perdue dans le rôle de filtre des pays en première ligne.