C'est en quelque sorte à un entretien d'embauche que les candidats vont se prêter pendant deux heures chacun, dès mardi à New York. Ils devront exposer leur conception du poste de diplomate en chef et leurs objectifs, et répondre aux questions des 193 pays membres.
Ban Ki-moon, l'actuel secrétaire général, quittera son poste à la fin de l'année après deux mandats de cinq ans. Pendant des décennies, la sélection s'est faite essentiellement à huis clos entre les cinq grandes puissances, membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, Chine, France).
Plus de transparence
L'assemblée a insisté pour que le processus soit plus transparent, en apparence au moins. Car le dernier mot reviendra aux cinq grands.
Le processus de sélection commencera véritablement en juillet entre les quinze membres du Conseil de sécurité, avec plusieurs tours de scrutin à bulletins secrets. En septembre, le conseil soumettra un seul nom à l'assemblée générale pour qu'elle entérine ce choix.
ats/fme
Huit candidats en lice
Parmi les principaux candidats figurent la directrice de l'UNESCO, la Bulgare Irina Bokova, l'ex-premier ministre de la Nouvelle-Zélande Helen Clark, qui dirige le Programme des Nations unies pour le développement, et l'ancien haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés, le Portugais António Guterres.
Egalement en lice, l'ex-président slovène Danilo Türk et quatre chefs de la diplomatie, anciens ou en poste: Vesna Pusic (Croatie), Natalia Gherman (Moldavie), Srgjan Kerim (Macédoine) et Igor Luksic (Monténégro).
La course reste très ouverte, d'autant que des diplomates prévoient que d'autres candidats émergent dans les mois à venir, y compris des poids lourds qui attendent le moment propice.
Les noms de la commissaire européenne Kristalina Georgieva, une autre Bulgare, et de la ministre argentine des affaires étrangères Susana Malcorra, ex-chef de cabinet de Ban Ki-moon, sont souvent évoqués.
Personnalité d'envergure réclamée
Cette passation de pouvoirs intervient au moment où l'ONU est confrontée à la plus grave crise de réfugiés de son histoire et à des guerres en Syrie, Yémen et Soudan du Sud. Ses détracteurs jugent l'organisation inadaptée et impuissante à se réformer et la réputation de ses casques bleus a été ternie par une série de scandales d'abus sexuels en Afrique.
Dans ces conditions, certains diplomates réclament une personnalité d'envergure, énergique et éloquente.
Promouvoir une femme?
Cinquante-six pays, dont le Japon et l'Allemagne, se sont ralliés à un appel de la Colombie à promouvoir une femme à la tête de l'ONU, après huit hommes. Mais parmi les cinq grands, seul le Royaume-Uni s'est prononcé clairement en ce sens.
La Russie insiste pour que le prochain secrétaire général vienne d'Europe de l'Est, seule région à ne pas avoir encore été représentée à ce poste.