Les "frontières" existant entre les différentes entités des service de renseignement sont notamment remises en cause par la commission d'enquête parlementaire.
Le président et le rapporteur de la commission, dont les conclusions doivent être formellement adoptées mardi, s'interrogent également sur l'utilité de prolonger l'état d'urgence et le déploiement de soldats sur le sol national.
"Notre pays n'était pas préparé, maintenant il faut se préparer", a déclaré le député d'opposition de droite Georges Fenech, qui a présidé la commission d'enquête sur les attentats de janvier (17 morts) et novembre (130 morts).
Le modèle américain
"Les deux grands patrons du renseignement (intérieur et extérieur) ont reconnu pendant leurs auditions que les attentats de 2015 représentent un 'échec global du renseignement'", a révélé de son côté le député socialiste Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission d'enquête.
Les députés prônent notamment la création d'une agence nationale du renseignement, placée directement sous l'autorité du Premier ministre, sur le modèle américain du Centre national antiterroriste (NTC) créé après le 11 septembre 2001.
Aujourd'hui, les services de renseignement français sont éclatés en six entités, placées sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, de la Défense ou de l'Economie, avec l'implication de policiers spécialisés, de militaires ou de douaniers.
afp/ebz
Etat d'urgence en question
Plus globalement, les deux rapporteurs ont émis des doutes sur les mesures prises après les attentats. L'état d'urgence, décrété après les attaques du 13 novembre "a eu un effet mais il semble s'être rapidement amenuisé", selon Sébastien Pietrasanta.
Quant à "l'opération Sentinelle", qui a permis de déployer jusqu'à 10'000 soldats en France, le député socialiste s'interroge sur "l'efficacité réelle de ce dispositif dans la sécurisation du territoire national".
En revanche, ils ont adressé un satisfecit aux forces d'élite dont l'intervention, le soir du 13 novembre, "a été rapide, efficace et a démontré qu'elles étaient capables de collaborer", ajoute Sébastien Pietrasanta.