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Licences radio-tv retirées et doyens d'universités suspendus en Turquie

Les suspensions concernent aussi les doyens d'université, ici celle d'Istanbul.
Les suspensions concernent aussi les doyens d'université, ici celle d'Istanbul.
Les autorités turques ont annoncé mardi avoir retiré leur licence à des chaînes de télévision et de radio. Le ministère de l'Education a lui suspendu plus de 15'000 de ses employés, dont les 1500 doyens d'universités.

"15'200 fonctionnaires du ministère de l'Education (...) ont été suspendus, une enquête a été ouverte au sujet de ces individus", a annoncé mardi le ministère de l'Education dans un communiqué.

Le Conseil supérieur de l'enseignement a ordonné à 1577 doyens d'universités publiques et privées du pays de quitter leurs fonctions, a rapporté la chaîne de télévision publique TRT.

Plus tard dans la journée, le Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) a annoncé avoir retiré leur licence aux chaînes de télévision et de radio. Comme pour les fonctionnaires de l'éducation, elles sont accusées d'être proches du prédicateur Fethullah Gülen, l'homme derrière la tentative de putsch selon Ankara.

>> Lire aussi : Ankara assure avoir "des preuves" de l'implication de Gülen dans le putsch

Dans un communiqué publié sur son site, le Haut-conseil indique avoir annulé "tous les droits de diffusion et licences délivrés par le RTÜK à toutes les organisations (radios et télévisions) (...) liées, en relation et soutenant le FETÖ/PDY", des acronymes désignant le mouvement de Fethullah Gülen.

Tous les secteurs concernés

Ces décisions interviennent sur fond de "purges" qui ont d'ores et déjà touché des milliers de personnes au sein des forces armées, de la police, de l'appareil judiciaire et des services de renseignement, mais aussi au sein du cabinet du Premier ministre et de la Direction des affaires religieuses.

Au sein de l'Organisation nationale des renseignements, cent personnes, dont une majeure partie n'étaient plus en service actif, ont été suspendues, a déclaré mardi un haut responsable turc.

>> Ecouter aussi: Comment la population turque vit-elle la situation post-coup d’Etat raté? :

Des partisans du président Erdogan dans le parc Sarachane à Istanbul. [Alkis Konstantinidis]Alkis Konstantinidis
Comment la population turque vit-elle la situation post-coup d’Etat raté? / Forum / 9 min. / le 19 juillet 2016

afp/reuters/mre

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Erdogan n'est toujours pas rentré à Ankara

Quelques heures après le début de la tentative de putsch le visant, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est précipité à Istanbul, son fief politique, et n'est toujours pas rentré depuis dans la capitale Ankara.

"Le président suit l'évolution de la situation depuis son domicile à Istanbul. Le Premier ministre et les membres du gouvernement se trouvent à Ankara", a déclaré mardi un responsable sous couvert de l'anonymat.

"Le chef de l'Etat passe la plupart de ses week-ends à Istanbul et il n'a pas jugé nécessaire de rentrer à Ankara puisque le Premier ministre y est déjà. La situation est sous contrôle, mais nous demandons au peuple de rester en alerte jusqu'à ce que tous les complices soient retrouvés", a ajouté ce responsable.

Selon son planning, Recep Tayyip Erdogan devrait assister à Ankara mercredi à une réunion du Conseil de sécurité nationale, au terme de laquelle "une importante décision" sera annoncée.

Pas d'obsèques religieuses pour les putschistes

Les putschistes tués durant la tentative de coup d'Etat en Turquie seront privés d'obsèques religieuses, a annoncé mardi l'Agence des Affaires religieuses (Diyanet), la plus haute autorité islamique turque.

"Le service religieux ne sera pas assuré" pour les personnes mortes dans les rangs des rebelles, a annoncé le Diyanet dans un communiqué.

"Ces personnes, par leurs actions, n'ont pas seulement piétiné les droits d'individus, mais de tout un peuple, et n'ont ainsi pas mérité les (...) prières", a-t-il ajouté.

L'armée a donné samedi un chiffre de 104 mutins tués lors de la tentative de coup d'état, qui n'a pas été réactualisé depuis.