Lors de ce grand entretien réalisé pour Forum, l'homme qui fut le conseiller spécial et l'intime de François Mitterrand fustige le manque de consistance des campagnes électorales françaises et américaines: "La campagne en France n'a pas commencé car il n'y a aucun programme complet". "Ce serait un vrai scoop si vous me disiez qu'Emmanuel Macron ait un programme".
"Burkini, Pokémon ou démission d'un ministre, les politiciens préfèrent s'arrêter sur telle ou telle anecdote sans importance. Cela nous permet de croire qu'au fond tout ne va pas si mal, puisqu'on peut s'occuper de choses sans importance", a déclaré l'écrivain et économiste.
Pas de globalisation de l'Etat de droit
Mais "le XXIe siècle peut être aussi barbare et tragique et pire encore que le XXe l'a été, c'est même le plus probable, si on se referme. La question est va-t-on être capable de vouloir un Etat de droit global? Il y a des signes très négatifs, exemple avec l'OMC qui ne fonctionne pas."
Il faut étendre l'Etat de droit sur le plan international et rétablir la notion de long terme, selon lui.
Jacques Attali ne croit pas en revanche que le salut passera par les projets des nouveaux maîtres du monde économique globalisé, tels que les patrons de Facebook ou Google. "On ne peut pas transformer ces hommes en idéologues. Leur objectif unique, et respectable, c'est de gagner de l'argent".
Laetitia Guinand/mo