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Jusqu'à 200 enfants chaque jour risquent de mourir de faim au Nigeria

Un enfant rescapé d'un camp de Boko Haram dans la forêt de Sambisa examiné dans une clinique d'un camp de déplacés. [REUTERS - Afolabi Sotunde]
Un enfant rescapé d'un camp de Boko Haram dans la forêt de Sambisa examiné dans une clinique d'un camp de déplacés. - [REUTERS - Afolabi Sotunde]
Jusqu'à 200 enfants âgés de moins de 5 ans risquent de mourir de faim chaque jour dans le nord-est du Nigeria, épicentre des violences de Boko Haram, selon les chiffres de l'ONG Save the Children.

"Les nouveaux chiffres recueillis par Save The Children révèlent que la moitié des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe", réfugiés dans les districts du nord-est du Nigeria où l'ONG travaille.

"Les chiffres pourraient être pires dans les régions qui sont toujours inaccessibles à cause de l'insécurité", a annoncé l'ONG dans un communiqué. Cette dernière calcule que "200 enfants pourraient être en train de mourir de faim chaque jour", notamment parmi les 2,6 millions de déplacés du conflit.

Unicef aussi inquiet

Le 1er juillet, l'Unicef avait prévenu que 250'000 enfants de moins de cinq ans, premières victimes d'un manque d'alimentation, allaient souffrir de malnutrition sévère cette année, dont 50'000 risquaient même de mourir. Ce chiffre est désormais monté à 75'000.

Save the Children, qui a relayé un appel à la communauté internationale, souligne que l'ONU n'a recueilli que 38% des fonds nécessaires. Il faudrait 1 milliard de dollars sur 2016-2017 pour répondre à la crise.

ats/sbad

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Le gouvernement veut vaincre seul

Bien que le président nigérian Muhammadu Buhari ait affirmé que "Boko Haram était techniquement vaincu", et que le groupe islamiste a perdu une large partie de son territoire, la situation reste extrêmement instable dans le nord-est.

Abuja, qui intervient également à travers sa structure d'urgence nationale (NEMA, National Emergency Management Agency), a promis d'en faire "plus" pour porter assistance aux déplacés.

Les autorités ont ouvert la voie à l'aide internationale, après un fort déni de la situation et une volonté d'étouffer la rébellion djihadiste, en coupant tout accès par la route, notamment autour de son fief de la forêt de Sambisa.

Plus de 2 millions de déplacés

A l'exception de la capitale de Maiduguri, Bama, plus à l'est, est pour l'instant une des rares localités où peuvent se rendre sporadiquement des ONG, avec Dikwa et Monguno, mais selon Médecins sans frontières qui parle d'une "situation d'urgence rarement recontrée", "il n'y a aucune visibilité sur les villages alentours".

Depuis 2009, l'insurrection de Boko Haram a fait au moins 20'000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés, la plupart vivant dans des camps contrôlés par l'armée nigériane.