Albert Rösti soutient Bâle et Genève pour relancer la ligne du Pied du Jura
Les cantons de Genève et Bâle ont réclamé plus d'investissements dans leurs réseaux ferroviaires jeudi à Bâle lors d'un congrès national consacré au rail. Ils ont reçu le soutien du conseiller fédéral Albert Rösti, qui s'est dit favorable au rétablissement des trains directs entre les deux villes.
Les autorités genevoises et bâloises ont uni leurs forces lors du congrès ferroviaire Bahn24 pour sensibiliser la Confédération au sort réservé à leurs cantons par les CFF et aux retards des projets ferroviaires qui les concernent.
"Nous avons le sentiment qu'on investit beaucoup dans d'autres régions. C'est pour cette raison que nous avons des problèmes de capacités à Bâle, mais aussi à Genève", a ainsi déclaré la conseillère d'Etat de Bâle-Ville Esther Keller.
"Berne nous considère comme des régions périphériques alors que Bâle et Genève sont deux centres économiques extrêmement importants pour la Suisse", a abondé le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet.
Le soutien d'Albert Rösti
Les deux cantons frontaliers ont, pour l'occasion, reçu le soutien d'Albert Rösti. Le conseiller fédéral en charge des Transports a ainsi demandé la réintroduction des trains directs entre Bâle et Genève via Delémont, Neuchâtel et Yverdon. Une liaison directe d'ailleurs aussi soutenue par tous les groupes politiques au Parlement.
Albert Rösti a aussi promis des améliorations dans le cadre du message 2026 du Conseil fédéral sur le rail. Il a notamment évoqué les futures gares souterraines de Genève, Bâle et Lucerne et a salué le projet de RER au coeur de la cité rhénane. Le Bernois a cependant souligné qu'il fallait d'abord garantir l'entretien du réseau existant.
Réagissant dans le 19h30, Brenda Tuosto, conseillère nationale socialiste vaudoise et membre de l'exécutif d'Yverdon, salue l'engagement d'Albert Rösti, mais reste prudente. "Il faut voir concrètement ce que cela veut dire et quelles seront les conséquences d'une remise sur pied de cette ligne. Et est-ce que le trafic romand va de nouveau être détérioré, est-ce que les grandes lignes d'une autre région de Suisse vont en subir les conséquences?"
>> Brenda Tuosto, conseillère nationale (PS/VD), revient dans le 19h30 sur les enjeux liés au développement du rail :
La gare souterraine de Cornavin
Genève aussi aura droit à ses aménagements. A Cornavin, une gare souterraine à deux voies et ses deux tunnels d'accès doivent être construits sous la gare actuelle pour faire face à la hausse démographique et améliorer l'offre sur le bassin lémanique et la région frontalière genevoise. Les travaux doivent durer 9 ans, selon les CFF. La mise à l'enquête publique est actuellement agendée pour la fin 2027 et le coût du projet est estimé à 1,9 milliard de francs pour une mise en service en 2038 au plus tôt.
Lors du congrès ferroviaire, Pierre Maudet a souligné que les cantons et les régions devaient être les fers de lance de ces projets à l'impact pourtant bien plus large. Le canton de Genève pratique déjà cette méthode, a-t-il rappelé. Il en va de même à Bâle-Ville.
La vice-directrice de l'Office fédéral des transports Anna Barbara Remund ne s'est pas opposée à ce principe, mais elle a plaidé pour que la direction de l'aménagement ferroviaire reste en mains de la Confédération. La cadence du réseau suisse doit rester coordonnée, a-t-elle invoqué.
Vincent Ducrot plaide pour un système flexible
Le directeur général de CFF Vincent Ducrot a lui plaidé pour un système ferroviaire plus flexible, basé notamment sur des grands "hubs" desservis au quart d'heure.
Ainsi, les trains n'auraient plus à attendre des correspondances. Il a dit souhaiter aussi moins de trains s'arrêtant dans chaque gare et limitant ainsi la capacité des grandes lignes. Il faut davantage d'"offres visionnaires" et moins de discussions sur des milliards de francs, a-t-il lancé.
boi avec ats
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