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La police cantonale zurichoise a acheté un logiciel espion controversé

Un policier zurichois (image d'illustration). [Walter Bieri]
Polizei - [Walter Bieri]
Selon des documents piratés de la société Hacking Team, la police zurichoise a acquis en décembre un "cheval de Troie", dont l'utilisation est controversée, pour près d'un demi-million de francs.

Comme l'explique SRF News, le logiciel "Galileo" acquis par la police de Zurich peut presque tout faire en terme de surveillance: "pirater des 'cibles', annuler un cryptage, intercepter des données. En bref, il permet de surveiller des personnes qui communiquent via leur ordinateur ou leur smartphone, par exemple avec des applications comme Skype ou WhatsApp".

Les informations relatives à l'achat étaient contenues dans des documents internes de l'entreprise milanaise de logiciels Hacking Team, victime dimanche d'un piratage au cours duquel les hackers ont mis la main sur 400 gigaoctets de données qu'ils ont diffusées sur le web.

Plus de 500'000 francs

Parmi cette masse de renseignements se trouve la facture de plus de 486'500 euros (505'400 francs) adressée à la police de Zurich et payable au 19 janvier 2015. Les documents comptables montrent que la police zurichoise a transféré cette somme au début de l'année.

Interrogée par SRF, la police zurichoise a refusé de commenter.

ptur

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Une technologie juridiquement controversée

SRF News souligne que, d'un point de vue juridique, l'utilisation du cheval de Troie "Galileo" est délicate. Le Code de procédure pénale suisse (CPP) réglemente l'usage de "techniques de surveillance", une définition vague qui n'inclut pas explicitement le logiciel malveillant.

L'utilisation de ce type de logiciels devrait être explicitement autorisée avec la révision de la loi sur le renseignement, mais cette nouveauté est très débattue.

Une masse d'informations sur les acheteurs

Les documents piratés fournissent des informations sur les clients de la société de logiciels Hacking Team. Parmi eux, des forces de l'ordre du monde entier, y compris celles de régimes répressifs tels que le Soudan, l'Arabie Saoudite et le Kazakhstan.

Jusqu'alors, l'entreprise italienne avait toujours nié faire affaire avec ce genre d'acheteurs, rappelle SRF News.