Les chercheurs constatent que le climat islamo-sceptique qui prévaut en Suisse incite les jeunes musulmans à se poser des questions sur leur religion.
Diverses sources d'information mais peu internet
Vivre en Suisse comme musulman force à se poser des questions, surtout quand on est jeune, parce qu’on se sent un peu écartelé entre son identité suisse et sa religion, pas facilement conciliables. La grande majorité des quelque 60 jeunes sondés vont chercher des réponses chez leurs proches, à la maison, peut-être à la mosquée, mais pas tellement auprès des prédicateurs, et encore moins sur internet, où les messages sont considérés comme tendancieux, relève l'étude. La scène culturelle, avec des rappeurs musulmans, des artistes ou des musiciens, est également une source d’information importante.
Un avenir en Suisse
Les jeunes musulmans qui vivent en Suisse veulent se forger leur propre opinion, leurs aînés n’ont que peu d’influence sur leurs décisions, et ils sont très généralement d’avis que dans les centres islamiques, les prédicateurs crédibles sont ceux qui ont grandi ici et qui parlent leur langue.
Les jeunes interrogés voient en effet leur avenir en Suisse, même s’ils reconnaissent que leur confession ne leur facilite pas la vie, qu’ils soient pratiquants ou non. Confrontés à une opinion publique qui leur est souvent hostile, ils n’en estiment pas moins que c’est pour eux une chance de pouvoir résider dans ce pays.
Alain Arnaud/lan