Un contexte très préoccupant, un itinéraire vraiment très difficile et des mesures d’économie drastiques, voire dramatiques: ce sont les mots utilisés en conférence de presse pour décrire la situation dans laquelle évoluent les services psychiatriques bernois - et en particulier ceux du Jura bernois – Bienne-Seeland. Ceux-ci vont devoir profondément se restructurer, de manière à réduire leurs coûts d’exploitation de 22%.
Licenciements inévitables
Ils devront ainsi se priver de plus de 9 millions de francs par an, avec - pour y parvenir - toute une série de mesures, dont la suppression de 60 postes de travail à plein temps d'ici l’an prochain. Sur ce nombre, seule une vingtaine de postes pourront être biffés par des départs naturels.
Mais la mission est presque impossible pour l’institution de Bellelay. Le canton propose donc de lui accorder un délai supplémentaire de deux ans avec une autonomisation en 2017 et des comptes équilibrés deux ans plus tard.
Le syndicat VPOD, lui, crie déjà au loup et affirme que les suppressions de postes menacent la sécurité du système psychiatrique. En réponse, le directeur bernois de la Santé publique Philippe Perrenoud rappelle que cette mission a été donnée par le Grand Conseil bernois et que le seul choix est d'autonomiser les structures sous forme de sociétés anonymes, avec à la fois une augmentation des recettes et une diminution des charges de personnel.
Approche différente en Suisse alémanique
"Je sais qu'en Suisse romande, l'idée de sociétés anonymes pour les systèmes de soins n'est pas quelque chose qu'on souhaite mais en Suisse alémanique, c'est quelque chose qui ne fait pas problème", souligne-t-il. "Avec les mesures structurelles, il s'agit d'avoir des entités un peu plus grandes que ce qu'on a actuellement dans la région, qui peuvent être économiquement mieux viables", poursuit Philippe Perrenoud.
Parce que l’objectif supérieur demeure: la garantie d’une couverture des soins de haute qualité sur l’ensemble du territoire cantonal.
Alain Arnaud/oang