La pisciculture d’Estavayer-le-Lac sera bel et bien remise en route
Le décret a été avalisé par 50 voix contre 38 et 7 abstentions, après un très vif débat rappelant celui de 2020 qui avait conduit à l'instauration d'une commission d'enquête parlementaire. Celle-ci avait fait la lumière sur une pisciculture inaugurée en 2016 pour 2,4 millions et qui n'avait pas été fonctionné en raison de défauts.
"Le projet de remise en état tient techniquement la route", a indiqué le conseiller d'Etat Jean-François Steiert, en charge des Infrastructures et de l'Environnement. Il répond à la volonté politique du Grand Conseil qui a décidé de conserver une pisciculture fribourgeoise fonctionnelle dans la Broye.
Pas davantage d'alevins remis dans le lac
Le sujet a suscité des dizaines d'interventions. "Il faut aller au bout du processus", a appuyé le député centriste Hubert Dafflon. Les élus broyards ont une nouvelle fois appuyé la relance de la pisciculture. L'idée de préserver un savoir-faire a aussi prévalu, tout comme la volonté de continuer à manger du poisson local. La commission ad hoc avait voté pour à 10 contre 1.
L'émotionnel s'est mêlé à la logique économique appelant à abandonner "un projet qui ne sert à rien", selon les mots des députés PLR Savio Michellod et Jean-Daniel Schumacher. Au final, la volonté de respecter les décisions antérieures l'a emporté, tous les partis étant partagés.
En raison du surdimensionnement des infrastructures, le projet ne permettra en revanche pas d’augmenter le nombre d’alevins remis à l’eau dans le lac de Neuchâtel, a détaillé le ministre de l'Agriculture Didier Castella. Il ne contribuera donc pas à la défense des intérêts de la pêche, a estimé le gouvernement dans son message.
Juillet 2025
La saisonnalité des éclosions impose un calendrier très soutenu. Le démontage des installations obsolètes réalisé, le début des travaux de rénovation et de construction interviendra sous peu. La mise en service technique de la pisciculture est agendée pour novembre et la mise en production progressive de janvier à juillet 2025.
Le permis de construire n’a pas causé d'opposition. Les coûts de remise en état sont basés sur les appels d’offres déjà réalisés. Les coûts d’exploitation sont évalués pour leur part à 175’000 francs par an. Le décret n’est pas soumis au référendum financier. Il entrera en conséquence en vigueur dès sa promulgation.
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ats/asch