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Le journal "La Liberté" ne sera plus imprimé à Fribourg

Ce sont environ 50 emplois qui sont menacés par l'abandon du secteur d'impression du groupe St-Paul à Fribourg. [Google Street View]
Ce sont environ 50 emplois qui sont menacés par l'abandon du secteur d'impression des journaux du groupe St-Paul à Fribourg. - [Google Street View]
Le groupe fribourgeois St-Paul, éditeur du quotidien "La Liberté", va fermer son secteur d'impression. Environ 50 emplois seraient touchés.

La perte de son principal client externe, les "Freiburger Nachrichten", aura coûté cher au groupe fribourgeois St-Paul, éditeur du journal "La Liberté". Il a annoncé ce mercredi la fermeture de son secteur impression de journaux pour fin 2014. Une cinquantaine d'employés sont touchés.

Les "Freiburger Nachrichten" (FN) ont reçu des offres de prix d'impression sur lesquelles le groupe Saint-Paul ne peut s'aligner à moins de produire à perte, a précisé ce dernier. Pour rappel, les "FN" ont communiqué à fin 2012 qu'ils allaient privilégier dès 2014 l'offre d'impression qui sera financièrement la plus attractive.

"La Liberté" et les "FN" étant les deux quotidiens fribourgeois à être imprimés sur les presses de Saint-Paul depuis plus de 100 ans, la perte de ce contrat ne permettra plus au groupe de couvrir ses coûts de production du secteur d'impression des journaux.

Licenciements "inévitables"

D'ici fin 2014, le groupe recherchera des solutions pour les employés touchés. Cette période sera aussi mise à profit pour achever les négociations en cours pour imprimer hors du canton "La Liberté", "La Gruyère", "Le Messager", la "Feuille officielle" ainsi que les autres journaux dont le groupe St-Paul assure la production.

Un plan de mesures sera mis en oeuvre après consultation des représentants du personnel: reprise d'une partie du personnel par le futur imprimeur, départs à la retraite anticipée et soutien au replacement. Des licenciements ne pourront cependant pas être évités.

ats/mre

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Autres activités maintenues

Les autres secteurs d'activité du groupe, tels que l'impression des travaux de ville, qui vient d'inaugurer une nouvelle presse en novembre 2012, le journal "La Liberté", la régie publicitaire et le secteur livres poursuivent leurs activités.

Les réactions

De son côté, le syndicat syndicom "exige que les 'Freiburger Nachrichten' restent fribourgeoises pour sauver les emplois".

Il regrette "avec amertume" que cette fermeture soit forcée par la décision des "FN" de confier l'impression de son quotidien à un grand groupe extérieur au canton.

Le parti socialiste fribourgeois (PSF) se demande pour sa part si la fermeture du secteur impression de journaux du groupe St-Paul n'est pas "le début de la fin".

"Cette décision fragilise gravement la position et l'indépendance des journaux fribourgeois. Elle doit être revue", a indiqué le PSF dans un communiqué de presse. Le PSF appelle les pouvoirs publics, les syndicats et l'entreprise à mettre sur pied une "task force" visant à maintenir à Fribourg cette imprimerie.

Le Conseil d'Etat est conscient que les médias, écrits en particulier, sont soumis à une très forte pression, a indiqué la Chancellerie d'Etat dans un communiqué de presse.

Selon le gouvernement, les médias fribourgeois représentaient une singularité dans le paysage médiatique suisse dans la mesure où les journaux et leur outil de production étaient exclusivement en mains fribourgeoises.

A son avis, cette exception cantonale a permis jusqu'à ce jour de produire des journaux de qualité. S'il y a lieu de distinguer la question de l'impression des titres de celle de la rédaction des journaux, le Conseil d'Etat espère que cette décision n'engendrera pas de futures conséquences négatives sur le paysage médiatique fribourgeois.