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Une vidéo publiée par le Conseil central islamique suisse fait réagir

Le Conseil central islamique de Nicolas Blancho publie une vidéo très commentée
Le Conseil central islamique de Nicolas Blancho publie une vidéo très commentée / 19h30 / 3 min. / le 3 décembre 2014
Pour les cinq ans de la votation anti-minarets, le Conseil central islamique suisse (CCIS) a diffusé sur internet une vidéo de plus de 3 minutes considérée comme "ambivalente" par des experts.

Pour marquer les cinq ans de l'acceptation en votation populaire de l'initiative anti-minarets, le Conseil central islamique suisse (CCIS) a publié le 29 novembre sur internet une vidéo de 3,13 minutes. Interrogés par les émissions Forum et le 19h30 de la RTS, des experts considèrent le contenu de la séquence comme "ambivalent".

"Double sens"

"Cette vidéo peut être lue avec un double sens", commente la spécialiste des religions Mallory Schneuwly Purdie. "Elle reprend des codes utilisés par le groupe Etat islamique (EI) et se veut dans le même temps pacifique", détaille la sociologue de l'association Pluralités à Fribourg. Et de conclure: "Pour moi, cette vidéo rate son objectif premier et fait plus de mal à la communauté musulmane."

La présidente de l'Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse fait part de ses regrets après avoir visionné la vidéo. Nadia Karmous regrette qu'on n'y voie ni femme, ni enfant, ni représentants d'autres religions. Elle craint que cela ne donne une fois encore des arguments à l'UDC.

"Code"

Comme "code" du groupe EI, apparaît par exemple un drapeau islamique qui contribue à la confusion, bien qu'il ne s'agisse pas d'un emblème djihadiste. Un spécialiste du droit pénal assure d'ailleurs que la vidéo ne contient aucun élément répréhensible en regard de la loi.

Le document, en anglais sous-titré en français, se veut "une réponse à l'islamophobie". Un message déjà avancé par les partisans du CCIS rassemblés samedi à Fribourg après que l'organisation s'est vu interdire d'y tenir son congrès annuel (lire: Près de 300 manifestants à Fribourg pour dénoncer l'islamophobie).

François Ruchti/gax

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