"Le souci principal des responsables a été de dissimuler [ces agissements]", écrivent les auteurs du rapport publié mardi par le diocèse de Fribourg, Genève et Lausanne.
Les enfants placés au pensionnat catholique de la Broye fribourgeoise étaient souvent issus de familles en difficultés économiques et sociales, ou dont la famille était éloignée, par exemple en Suisse alémanique.
D'où une "fragilité psychologique et sociale" chez une proportion importante des garçons placés à Marini, soulignent les historiens.
Deux seuls cas devant le tribunal
Un contexte qui semble avoir favorisé les abus et l'impunité des auteurs. Malgré "une vague successive de dénonciations entre 1932 et 1955", deux cas seulement aboutissent devant le Tribunal de la Broye, en 1954 et 1956.
Sur les conditions de vie à l'institut, les témoignages sont "troublants": dureté du travail dans l'exploitation agricole, sévérité de la discipline, avec des punitions confinant à la maltraitance, nourriture très chiche.
ats/kg
Quatorze témoignages de personnes concernées
Fondé en 1881 et fermé en 1979, l'Institut Marini a été dirigé par des prêtres diocésains et dépendait directement de l'évêque. Il se distingue donc d'autres établissements de cette époque dirigés par des congrégations religieuses sans lien avec le diocèse.
Le groupe de recherche a mené son enquête dans des fonds d'archives et sur la base de quatorze témoignages de personnes concernées, peut-on lire dans le résumé du rapport.
Les historiens se sont en particulier penchés sur la période de 1929 à 1950, alors que l'Institut était sous la responsabilité directe de l'évêché.