Faute de majorité parlementaire sur un budget 2013, le Grand Conseil genevois a adopté vendredi une loi qui autorise l'Etat à fonctionner pendant six mois sur la base des dépenses de 2012. Ce système est connu sous le nom de régime des douzièmes provisoires.
Nouveau vote en janvier
Ce texte a été adopté à l'unanimité moins une voix par après un débat musclé sur les finances du canton. La gauche estime que Genève traverse une crise des recettes alors que pour la droite, il s'agit d'une profonde crise des dépenses. "Il faut une réforme structurelle de l'Etat", a insisté le député libéral Ivan Slatkine.
Le Conseil d'Etat avait été contraint par une majorité de députés (PLR, UDC et MCG) à revoir sa première mouture du projet de budget 2013 qui présentait un déficit de 278 millions de francs. L'exécutif a pu finalement ramener ce déficit à 191 millions de francs.
Ce projet bis de budget doit être étudié par la commission des Finances. La socialiste Anne Emery-Torracinta, qui préside cette commission, espère que le Grand Conseil pourra se prononcer en janvier sur le budget, mettant ainsi fin au régime des douzièmes provisoires.
Précédent en 2006
"Ce système donne une mauvaise image du parlement à la population", a relevé la Verte Sophie Forster Carbonnier. En fonctionnant sur les dépenses 2012, ce système empêche de mettre en place des réformes nécessaires, comme celle du Cycle de l'orientation, selon elle. Il bloque aussi des moyens supplémentaires demandés depuis longtemps par le Ministère public, a-t-elle ajouté.
Le canton de Genève avait déjà eu recours aux douzièmes provisoires au début de l'année 2006.
ats/dk
Troisième manif de la fonction publique
Pour la troisième semaine de suite, une manifestation a eu lieu jeudi soir devant le Grand Conseil pour protester contre les mesures d'économies prévues dans le projet de budget 2013. Elle a réuni quelque 200 personnes.
Jeudi dernier, un millier de fonctionnaires étaient dans la rue à l'occasion d'une journée de grève de la fonction publique. Fin novembre, seuls 160 fonctionnaires manifestaient sous les fenêtres du Grand Conseil.