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"Encadrer des réfugiés mineurs est essentiel vu qu'ils resteront en Suisse"

Mauro Poggia: "Nous avons fait des progrès dans l'accueil des réfugiés ces derniers mois"
Mauro Poggia: "Nous avons fait des progrès dans l'accueil des réfugiés ces derniers mois" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 7 avril 2016
Le conseiller d'Etat genevois en charge des affaires sociales Mauro Poggia assure que les réfugiés mineurs non accompagnés sont bien encadrés à Genève, même si le manque de place d'hébergement est criant.

Quand les centres d'accueil de réfugiés mineurs non accompagnés vaudois accueillent au maximum 60 personnes par établissement, le canton de Genève concentre 176 mineurs dans un seul centre à La Praille.

Le conseiller d'Etat genevois Mauro Poggia est revenu jeudi sur la question des réfugiés mineurs non accompagnés sur les ondes de la RTS, thématique traitée toute cette semaine par l'émission Quinze Minutes.

"On peut faire mieux dans l'accueil à Genève, mais on a déjà fait beaucoup de progrès. C'est connu qu'à Genève il y a un manque de places. La clé de répartition des réfugiés est ancienne, le territoire est petit et la population importante. Nous accueillons 5,9% de l'ensemble des migrants qui arrivent en Suisse", a expliqué Mauro Poggia, dans le Journal du matin.

L'importance de la scolarisation

Le politicien a assuré que même si l'encadrement allait encore être renforcé - "il est essentiel pour l'intégration puisque ces jeunes seront amenés à rester chez nous" -, tous les jeunes étaient actuellement scolarisés à Genève.

"Et cela continuera à être le cas à l'avenir". Le canton doit accueillir 150 jeunes supplémentaires d'ici le mois de juin. "Ce n'est pas une question d'argent, nous nous donnerons les moyens de les scolariser".

Les journalistes qui se sont rendus cette semaine au centre d'hébergement de l'Etoile à La Praille ont cependant indiqué avoir rencontré des mineurs déscolarisés.

>> Ecouter aussi le reportage au centre d'hébergement de l'Etoile :

Quel est le quotidien de ces requérants mineurs non accompagnés? [RTS - Nicolae Schiau]RTS - Nicolae Schiau
Cohabitation entre réfugiés mineurs à Genève, un défi? / Le Journal du matin / 3 min. / le 7 avril 2016

Pas de réponses positives de Berne

Mais le problème le plus important reste le manque de place à disposition.

Les militaires devraient pouvoir passer trois semaines de cours de répétitions en abri PC à Genève pour éviter aux réfugiés d'y passer des mois.

Mauro Poggia

Le Conseiller d'Etat genevois en charge des affaires sociales a expliqué que de nombreux abris PC avait dû être ouvert "parce qu'il n'y a pour l'instant pas d'autres solutions".

"Les réponses de la part de Berne sont restées négatives quant à un usage immédiat de la Caserne des Vernets. Elle est pour l'instant sous-occupée mais on doit attendre la construction des bâtiments à Meyrin pour pouvoir déplacer l'armée". Le délai d'attente est de deux ans.

Trois fois le prix en abris PC

La prise en charge des coûts est aussi une question qui ne cesse de revenir sur la table. "Est-ce que la Confédération en fait assez? L'intégration coûte beaucoup et si cet argent n'est pas investi maintenant, c'est une bombe à retardement pour les années qui viennent".

Le Conseiller d'Etat a noté que les charges pour le canton de Genève sont beaucoup plus importantes avec le système des abris.

"L'armée est privilégiée par rapport aux réfugiés. Il y a une certaine irritation face à ce protectionnisme départemental. D'autant plus quand on sait qu'une place en abri nous coûte 1400 francs par personne, tandis que c'est 500 francs dans un centre", a affirmé Mauro Poggia, qui estime que les tentes proposées par l'armée ne sont pas une solution viable pour héberger les réfugiés.

Les mineurs devraient cependant continuer à éviter les abris. "On ne mettra pas des jeunes dans des abris c'est sûr. C'est déjà assez dur psychologiquement pour des adultes", a encore relevé Mauro Poggia.

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L'accueil en famille revu

Mauro Poggia a aussi évoqué jeudi le cas de familles genevoises qui se sont proposées pour héberger des réfugiés chez elles, mais qui n'ont obtenu aucune réponse de la part de l'OSAR, l'organisation suisse d'aide aux réfugiés qui doit gérer cette question à Genève.

"Il y a plus à faire dans ce domaine. Genève va reprendre la main et faire en sorte que ces propositions individuelles soient suivies d'effets. C'est important de ne pas décevoir les personnes qui sont prêtes à aider".