Comment établir un diagnostic médical lorsque patient et médecin ne parlent aucune langue commune? La question est plus que jamais d'actualité dans les hôpitaux suisses, avec l'arrivée de nombreux migrants venus notamment d'Afrique ou du Moyen-Orient.
Application opérationnelle dès l'an prochain
A Genève, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sont justement en train de développer un nouvel outil, en collaboration avec la Faculté de traduction et d'interprétation de l'Université de Genève. Il s'agit d'une application de traduction simultanée - nommée Babel Docteur - actuellement en phase de test et qui sera opérationnelle l'an prochain.
Cet outil permet à un médecin de poser des questions à son patient dans des langues comme l'arabe ou le tigrinia, une langue d'Erythrée. L'application sera par la suite élargie à des langues comme le tamoul et le russe. Les HUG se disent également prêts à partager cette technologie avec les hôpitaux publics qui en feront la demande, a appris la RTS au cours d'une démonstration en primeur.
"Novateur par rapport à Google translate"
"Des professionnels de la santé ont préparé une série de questions, par exemple pour la douleur abdominale. Et le système a une reconnaissance semi-automatique qui lui permet, à partir de ces questions et réponses, de développer presque 4 à 5 millions de tournures possibles pour faire l'anamnèse de la douleur abdominale. Et ça c'est quelque chose de novateur par rapport à Google translate qui n'a pas de référentiel médical ni de reconnaissance automatique", explique le médecin adjoint responsable de l'unité des urgences ambulatoires Hervé Spechbach.
Sophie Durieux, médecin responsable du Programme Santé Migrants, ajoute que 550 consultations médicales et environ 800 consultations infirmière par mois sont concernées par cette technologie, tout comme les urgences pour lesquelles l'hôpital n'a pas forcément un interprète à disposition 24 heures sur 24."
Mathieu Cupelin/jzim