Il s'agit de fournir des lignes directrices aux enseignants. Ce besoin est venu du contexte international, mais aussi de quelques cas pratiques qui se sont posés à Genève, a expliqué vendredi matin la cheffe du Département de l'instruction publique (DIP) Anne Emery-Torracinta.
Ainsi l'épisode de l'opéra "L'Arche de Noé" de Benjamin Britten, que des responsables du DIP avaient trouvé trop connoté religieusement, et avaient retiré d'un concert donné par des élèves. Ce couac, selon la conseillère d'Etat, montre le besoin de clarifications.
Illustrée par Zep
Le DIP publie donc à destination de ses 9400 enseignants et collaborateurs une brochure de 32 pages, illustrée par Zep.
Elle rappelle les règles de l'école laïque genevoise, notamment que les signes religieux ostensibles sont interdits pour les enseignants, mais tolérés pour les élèves, qu'il n'y a aucune dispense de cours pour des motifs religieux et qu'un élève ne peut pas refuser d'interagir avec une enseignante.
Dialogue à privilégier
La brochure explique également la marche à suivre en cas d'incident. Il faut tout d'abord privilégier le dialogue et ensuite en référer à la direction de l'école, voire au Département.
En dernier recours, des sanctions comme l'exclusion ou une amende pour les parents peuvent être prononcées. Mais selon la magistrate, jusqu'ici le dialogue a toujours permis de régler les cas survenus.
Pour Sylviane Roche, enseignante, écrivain franco-suisse et membre du réseau laïc romand, interrogée dans le 12h30, "les autres cantons devraient s'inspirer de cette brochure, car la laïcité est le seul moyen de vivre ensemble".
Mathieu Cupelin/lan